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Revue archéologique — 7.1863

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Lenormant, François: Le vase de la reine Cléopatra
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0270

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262 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

les monuments égyptiens rectifientle dire de l'auteur grec en montrant
qu'elle était la femme et non la fille de ce prince (1). Elle fut donc
la mère de la célèbre Cléopâtre par qui se termina la race des La-
gides. Quand l'indignation des Alexandrins eut chassé du trône pour
quelques années son époux, qui s'en alla demander du secours à
Rome, l'autorité effective lui fut conférée, et elle gouverna avec sa
fille aînée, Bérénice IV. Toutes deux furent mises à mort par Néos
Dionysos quand il remonta sur le trône avec l'aide des Romains.

Des cinq reines dont nous venons d'indiquer brièvement l'histoire,
il n'en est que deux dont les traits nous soient jusqu'à présent
connus, ce sont Cléopâtre III, seconde femme d'Évergète II, et Cléo-
pâtre IV Séléné, seconde femme de Soter II. Visconti (2) a reconnu
d'une manière extrêmement ingénieuse l'effigie de Cléopâtre III
dans la tête de femme au type très-individuel et coiffée de la dé-
pouille d'un éléphant, qui se voit sur certaines pièces de bronze à la
légende BA2IAI22H2 KAE0TTA.TPA2, dont le revers présente sou-
vent l'image de deux aigles côte à côte (3), par allusion aux deux fils
qui étaient en même temps associés au pouvoir de cette reine. Quant
aux médailles qui portent la tête de Cléopâtre IV, elles se reconnais-
sent à la légende BA2IAI22H2 2EAHNH2: (4), qui contient le nom
par lequel la femme de Soter II se distinguait des autres Cléopâtres.

L'inscription du vase Temple ne donne aucune épithète caracté-
ristique à la reine dont ce monument retrace la figure. Manquant
donc des portraits de la première, de la seconde et de la cinquième
des Cléopâtres, nous serions dans l'impossibilité presque absolue de
déterminer l'époque précise de notre vase et la princesse à laquelle
il se rapporte, si, par un bonheur extraordinaire, il ne se trouvait
pas être orné de l'image d'une des deux Cléopâtres dont l'effigie nous
est connue. Il suffit de comparer la tête d'une des médailles de Cléo-
pâtre Séléné, médailles qui se retrouvent dans toutes les collections,
à la tête de la reine figurée sur les monuments que nous publions
pour la première fois, pour reconnaître, malgré l'empâtement du
modelé par la couverte sur le vase Temple, l'identité absolue des
deux images. S'il est quelquefois des rapprochements iconographi-
ques qui réclament un sens très-délicat et tout particulier, ce n"est

(1) V. Lepsius, Kœnigsbuch der alten JEgypier, pl. LX, n° 721.

(2) Iconographie grecque, t. III, p. 241.

(3) Mionnet, Descr. de me'd. ant., t. VI, p. 26.

(4) Visconti, Iconographie grecque, t. III, p. 249. — Mionnet, t. VI, p. 28;
Suppl., t. IX, p. 16.
 
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