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Revue archéologique — 7.1863

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Nouvelles archéologiques et correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0281

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 273

obstiné; pas une ride à la surface de l'eau, si pure, si transparente, qu'à
vingt-cinq pieds on distinguait des fragments de vases éparpillés en dehors
des pilotis. Grâce à une température comme on en voit rarement en
février, le niveau était d'un mètre plus bas qu'à l'ordinaire. Si. à deux ou
trois mille ans en arrière, le ciel avait cet éclat, l'air ces bouffées tièdes et
parfumées, le lac cette coquetterie de tons cobalt et gris-perle, nous com-
prenons que des hommes aussi friands de la chair du lavaret que peu sou-
cieux d'avoir maille à partir avec les sangliers ou avec les tribus ennemies,
soient venus planter leurs pilotis près des rives abritées contre le vent du
Nord. La baie de Grésine, en particulier, est protégée contre la bise par
une montagne, et présente un fond de huit à quinze pieds, très-propice à
l'établissement d'une bourgade lacustre. Aussi trouvons-nous à environ
deux cents mètres de la rive un vaste emplacement couvert de pilotis en
chêne. Les fragments de poteries abondent; la plupart ont trente à qua-
rante centimètres de longueur et appartiennent en général à la partie
supérieure de grands vases à panse renflée. L'étude des courbes indique
pour l'ouverture un diamètre de quarante, cinquante et même plus de
soixante centimètres. Ces dimensions, rares dans les autres lacs, sont ici
l'état normal. La terre est souvent d'un assez beau rouge et parsemée de
grains siliceux. Autour du col s'enroule un cordon festonné, et des ondu-
lations sillonnent le fond et le rebord. Parfois, au lieu de cordon, ce sont
des lignes creusées parallèlement, ou des points creux marqués avec un
outil à empreinte carrée, ronde ou triangulaire. J'ai recueilli quelques
vases de moindres dimensions, presque complets, en terre grise ou noire,
et d'un galbe élégant : le rebord s'infléchit en arrière, suivi d'un renfle-
ment que des méplats relient à une base étroite. Plusieurs fragments sont
calcinés par un incendie qui a réduit en charbon un certain nombre de
pieux. Au fond d'un vase était une pierre usée d'un côté, ayant servi pro-
bablement de polissoir.

Si l'emplacement de Grésine est intéressant pour le nombre et le vo-
lume des amphores, celui du Saut l'est peut-être davantage pour la variété
des produits. Établi à cent vingt mètres de la rive, il présente d'abord
un fond assez uni, de trois à quatre mètres en moyenne, mais qui plonge
tout à coup à une profondeur de sept à huit mètres. C'est précisément
dans les parties un peu profondes, à quatorze pieds, que notre pince a
ramené le plus d'objets curieux : quatre couronnes en terre, pour sup-
porter les vases à fond pointu ou arrondi ; plusieurs fragments de jattes et
d'assiettes dont le rebord est perpendiculaire à la base; un petit vase à col
étroit; un autre de la dimension d'une salière; des débris de poterie très-
fine, amincie parfois jusqu'à un millimètre, et d'un travail soigné. Dans
la partie moins profonde, nous avons recueilli beaucoup de restes de
grandes amphores, des pieux en chêne, et une pièce intéressante : c'est
une longue traverse de plate-forme, non équarrie; elle présente en trois
points des mortaises faites maladroitement avec un instrument qui a dé-
chiré le bois plutôt qu'il ne l'a scié ou taillé.
 
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