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Revue archéologique — 7.1863

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Vogüé, Melchior de: Note sur le temple de Jérusalem
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0290

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282 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

été bâti après la destruction de la plate-forme, de la terrasse qui la
soutenait à l'est, et des portiques qui la couronnaient. Devant ce fait
matériel tombent toutes les tentatives faites pour établir une relation
quelconque entre la porte Dorée et le temple de Jérusalem, mais il
était impossible de s'en rendre compte sans entrer dans l'enceinte.
J'en dirai autant des grandes substructions situées au sud du Haram,
et dont le véritable caractère m'a été révélé par la vue de leur dispo-
sition intérieure.

Par ce qui précède, on voit déjà que c'est l'étude du terrain et des
monuments, bien plus que celle des textes, qui m'a fourni les élé-
ments d'une discussion nouvelle. Je passerai donc rapidement sur
les assertions exagérées et contradictoires de Josèphe, le seul écri-
vain qui puisse avoir quelque autorité dans celte question, car je ne
saurais accorder aucune valeur archéologique à des vers de Prudence,
écrits au ive siècle, en Italie, dans un sens généralement mystique
ou figuré, et qui, même en les prenant au propre, ne signifient
qu'une chose : c'est qu'à cette époque il restait des débris du temple
de Jérusalem, ce que personne ne songe à contester. J'en dirai autant
d'Eusèbe, du Pèlerin de Bordeaux, de saint Jérôme. Ils ont vu au
ive siècle ce que nous voyons au xixe, les grandes substructions du
mont Moriah : ils les ont, ainsi que nous et avec raison, considérées
comme les restes du temple, mais ils ne jettent aucune lumière sur
la question qui nous occupe, c'est-à-dire sur la question de savoir si
ces débris, vus par eux et par nous, proviennent du temple d'Hérode
ou de celui de Salomon.

Josèphe seul peut donc nous être utile, parce qu'il a vu les tra-
vaux d'Hérode soixante-dix ans environ après leur achèvement, et
qu'il a pu constater par ses yeux quelles étaient les portions de l'en-
ceinte primitive qui avaient été conservées. Malheureusement ses
récits sont empreints d'une grande exagération. Peut-on, en effet,
prendre au sérieux des descriptions de murs de trois et quatre cents
coudées de haut, bâtis avec des pierres de vingt-cinq coudées de lon-
gueur sur douze de hauteur et huit de profondeur? Que si on les
prend au sérieux, les contradictions surgissent à chaque ligne. Nous
allons Je constater rapidement en les comparant d'abord avec la
forme du terrain et la nature des ruines, ensuite en les comparant
entre elles.

La hauteur totale du mont Moriah, au-dessus delà vallée orientale,
étant, dans sa plus grande profondeur, de soixante-dix mètres envi-
ron, on ne comprend pas comment il a fallu entourer le sommet de
la montagne d'une (errasse de deux cents mètres de haut. Josèphe
 
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