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Revue archéologique — 7.1863

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Detlefsen, Detlef: Sur un monument mithriaque de l'Afrique
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0303

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SUR UN MONUMENT MITHRIAQUE DE L'AFRIQUE. 295

connaître les monuments conservés avec leurs inscriptions latines,
grecques, cunéiformes et pehlvies; il faudrait surtout avoir fait un
examen critique des idées religieuses des anciens Perses, auxquelles
ce culte doit son origine; car ce n'est que depuis le 11e siècle de
notre ère., qu'il est devenu familier aux armées romaines, qui station-
naient dans les différentes provinces de l'empire. Je me borne donc
ici exclusivement à comparer le nouveau monument avec ceux qui
étaient déjà connus, et à faire ressortir les particularités auxquelles
il devra sans doute une importance exceptionnelle parmi eux.

On sait que la composition des bas-reliefs miihriaques est commu-
nément la suivante : Le dieu Mitliras, représenté sous la forme d'un
jeune homme, vêtu de la tunique, du manteau, du pantalon des
Perses, et coiffé du bonnet phrygien, est agenouillé sur un tau-
reau renversé, dans le cou duquel il enfonce un poignard. Un serpent
vient mordre le ventre du taureau, un chien l'attaque par devant et
un scorpion le pince aux testicules. Tout cela est reproduit sur plus
de vingt monuments qu'on possède encore, et dont M. Lajard a réuni
les plus remarquables (planches LXXV-XCIX). Je ne parle pas ici
des autres objets qu'on trouve plus ou moins souvent représentés sur
ces monuments. J'en ai indiqué le groupe principal, et, en le com-
parant avec la description du monument d'Auzia, qu'on a lue plus
haut, on sera sans doute frappé de l'analogie qu'il y a entre eux.
M. Berbrugger y a bien reconnu le serpent et le scorpion qui attaquent
l'œil ailé, mais j'ai des raisons de croire que ce qu'il a pris pour un
escargot représente plutôt des testicules et que le lézard est peut-être
un chien, mais de forme très-mince et allongée, comme un lévrier.
C'est d'abord la place qu'occupent ces figures dans la composition, qui
m'autorise à faire cette supposition, qu'on trouvera peut-être au pre-
mier instant hasardée; car de cette façon nous voyons réunis sur le
monument d'Auzia tous les détails essentiels des bas-reliefs com-
muns, à l'exception du taureau avec le dieu, qui sont remplacés par
l'œil; c'est en outre, que dans les autres bas-reliefs qui, pour le
groupe principal, sont d'une composition si invariable, je n'ai pu
trouver la moindre trace d'un escargot et d'un lézard.

Mais notre monument se distingue encore essentiellement des autres
par l'omission du taureau avec le dieu, et c'est précisément ce fait, de
trouver à leur place un œil ailé, qui le rend plus précieux et peut-être
unique; car dans le recueil si riche de M. Lajard je ne trouve aucune
composition pareille, bien qu'il renferme une série d'autres figures
tout à fait propres à jeter une lumière instructive sur ce fait curieux.
Il est nécessaire ici de résumer en quelques mots le symbolisme
 
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