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Revue archéologique — 7.1863

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Detlefsen, Detlef: Sur un monument mithriaque de l'Afrique
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0304

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REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

du culte mithriaque. Mithra est le dieu de la lumière, et comme tel
nous le trouvons déjà dans les hymnes des Védas et du Zend-Avesta.
Rien de plus commun aussi que de le voir appeler dans les dédicaces
romaines Deus Sol Mithras ou Sol invictus Mithras, comme l'attestent
toute une série d'inscriptions recueillies par Orelli (n° 1908 etsuiv.)
et M. Henzen (n° 5844 et suiv.) On trouve dans la Mythologie romaine
dePreller, p. 756 et suiv., d'autres renseignements sur ce point,
tirés des auteurs anciens. Or, quel symbole est plus expressif et d'un
emploi plus fréqnent pour signifier le soleil, que l'œil ouvert? Il
n'est pas nécessaire d'en rechercher des exemples chez les poètes an-
ciens ; mieux vaut renvoyer le lecteur aux premières planches de
M. Lajard : il y verra plus de quatre-vingts répétitions d'un type
perse, appartenant au cycle mithriaque, et qui me paraît admettre une
explication pareille. C'est le Ferver, qui, sous la forme d'un scarabée
aux ailes étendues, renferme assez souvent, et presque toujours,
à son milieu, un cercle qui laisse plus ou moins distinctement recon-
naître, tantôt le disque complet du soleil, tantôt un œil grand ouvert :
je crois que notre monument d'Auzia nous permettra de constater
ce fait avec plus d'évidence. J'ajouterai que, comme il nous donne
plus expressément la forme distincte de l'œil ouvert ailé, je pense
qu'il sera d'une importance particulière pour ceux qui se sont occupés
jusqu'à présent de l'explication des symboles parfois obscurs du culte
mithriaque. Le nombre et la variété de ces emblèmes, recueillis par
M. Lajard, est trop grand pour qu'on puisse hésiter, à mon avis, à y
adjoindre aussi celui d'Auzia, quoique sa forme exacte ne se rap-
proche pas trop de celle d'un scarabée. Pourtant, sous ce rapport,
il faut considérer qu'il est d'une époque beaucoup plus moderne que
la plupart de ceux-là, qu sont tirés des monuments de l'Orient
même.

Dans notre bas-relief, le dieu Mithras me semble être représenté
par l'œil ailé; il ne manquerait donc, pour compléter le groupe tra-
ditionnel de ce genre de monuments, que le taureau. Or, les testicules
que j'ai voulu reconnaître au lieu de l'escargot, le remplacent à mon
avis. Il suffit de rappeler ici que dans les tauroboles, cette céré-
monie,' si intimement liée aux mystères mithriaques, les testicules du
taureau jouaient aussi un rôle important (i).

Comme je l'ai dit déjà, je ne puis pas entrer dans l'explication de
ces symboles; mais il reste une figure du groupe dont je n'ai pas
encore parlé : c'est le coq. Pour expliquer la présence de cet

(1) Voy. Preller, Rom. mythol., p. 7/io
 
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