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Revue archéologique — 7.1863

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Conestabile, Giancarlo: Inscriptions étrusques du musée Campana et du musée Blacas
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0324

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revue archéologique.

à la place de l'ancienne Ardée, et en particulier les nombreux tom-
beaux de sa nécropole, rapprochés des ouvrages du même genre
chez les Étrusques de Caere, de Tarquinies, de Véies, et autres villes
de l'Étrurie(l), dénotent une similitude frappante et une communi-
cation évidente d'idées entre les deux peuples, dont l'affinité, prouvée
déjà incontestablement par ces monuments, pourrait bien se trouver
appuyée aussi par l'adoption, par les Étrusques, des noms célèbres et
des traditions relatives à l'origine et aux premiers temps de la ville
de Turnus (2). Tout s'expliquerait ainsi facilement et nous aurions à
admettre une trace, quoique faible, de ces rapport?, de ces traditions
dans le nom de famille étrusque ucrs, ucrsa {—Acrisius, Acrisia) (3),
que nous retrouvons dans le dérivé ucrislane (dans ce cas-ci, en
latin, Acrisilianus) de nos deux inscriptions (4).

Un second rapprochement historique, que le nom dont il s'agit me
permet de faire, me semble cependant encore plus curieux. Au milieu
des difficultés qui empêchent de voir toujours clair dans les premiers
temps de l'histoire de Rome, il est maintenant incontestable que le
roi Servius Tullius était Étrusque, et portait chez ses conationaux le
nom de Mastama ou Macstarna, nom qu'on vient même de retrouver
sur une inscription historique de Vulci (5). Nous savons aussi qu'il était

(1) Cf. M. Noël des Vergers, L'Ètrurie et les Étrusques, I, p. 179-188. — Notice
sur le mus. Nap. III, extrait de la Revue contemporaine, 31 mai 1862, p. 21-22, et
voir aussi le môme savant dans le Bull, archéol. de l'Atheneum français, 1856, p. 50
et suiv.

(2) Il n'est pas hors de propos de rappeler avec le savant Minervini, dans cette
occasion, le nom de la famille Venilia, qui nous est offert par un monument étrusque
de la Campanie {Bull. arch. nap., n. s., VII, 147), et qui nous fait souvenir de
Venilia, mère de Turnus (Virg., Aen., X, 75).

(3) Que Fw des mots étrusques devienne souvent a dans les équivalents latins, c'est
un fait bien connu. Il suffit de rappeler le nom cumere ou ccmerte pour Camerius ou
C amer tins.

(4) Cf. Les formes Acris, Acril, Acrol (famille Acria) de plusieurs inscriptions
de Pérouse (Verm., Iscriz. Perug., p. 179-220 et ailleurs), que Fabretti dérive
de âxpoç — summus ou ocris = mons. Gloss., s. vv. —Cf. Orioli, Album, XXII, 194.

(5) Peut-être écrivait-on Macstrna en étrusque, quasi Magisterna, ajoute Orioli,
qui le compare au latin Magisterare et à l'étrusque Macstrevc d'une inscription
de Tuscania : il proposait, mais d'une manière bien douteuse, l'explication,
Magisterium (Ami. de II' instituto arch., 1832, p. 31 et suiv. —Cf. Giorn. Arcad.,
CXX, p. 241, n° 40). Il s'en suivrait que le nom Mastarna chez le chef des Celeres,
sous Tarquin l'Ancien, équivaudrait à Magister (equitum) (Orioli, 1. c, p. 48. — Cf.
Maury, dans la Rev.. gërm. du 31 octobre 1861, et plus amplement dans le mémoire
sur Sei'vius Tullius et les premiers temps de l'Histoire romaine, qui va être publié
dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et dont
 
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