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Revue archéologique — 7.1863

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Nouvelles archéologiques et correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0360

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382 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

et touchait presque à la craie. A quelques centimètres était, également
engagée clans le banc noir, une hache en silex que M. de Perthes invita
M. Oswald Dimpre qui l'accompagnait à en retirer, ce qu'il ne put faire
qu'à l'aide de la pioche; M. Dimpre père et cinq autres personnes étaient
présentes à la découverte de M. Boucher de Perthes, et l'ont vu détacher
lui-même la mâchoire du banc diluvien. Examinée par MM. les docteurs
Jules Dubois et Hecquet et par M. deVillepoix, pharmacien, tous trois
membres de la Société d'Émulation, cette mâchoire a été reconnue fossile
et bien évidemment appartenant à un homme offrant toutefois, comme
l'avait remarqué M. de Perthes, quelque différence de conformation avec
l'homme actuel.

Depuis, M. l'abbé Bourgeois, professeur de philosophie et d'histoire na-
turelle au collège de Pont-le-Yoy, venu à Abbeville le 10 avril courant,
M. le docteur Carpenter, vice-président de la Société royale de Londres,
M. le docteur Félix Garrigou, membre de la Société géologique de France,
M. le docteur Falconer, membre de la Société royale d'Angleterre et de la
Société géologique de Londres, arrivés le 14, M. de Quatrefages, membre
de l'Institut, professeur d'anthropologie au Muséum d'histoire naturelle de
Paris, arrivé le 15, ont, à l'unanimité, confirmé l'opinion des membres
précités delà Société d'Émulation, et déclaré que cette mâchoire était fos-
sile et bien celle d'un homme, mais qu'elle présentait des différences avec
la race actuelle comme l'avaient dit tout d'abord M. Jules Dubois et
M. Hecquet, lorsqu'ils furent consultés à cet égard par M. Boucher de
Perthes. M. Catel, chirurgien-dentiste, a été demêmeavis.
■ Rendus le 11 sur le terrain diluvien de Moulin-Quignon, M. l'abbé Bour-
geois, et les 13, 14 et 15, MM. Carpenter, Garrigou, Falconer et de Quatre-
fages, après avoir vérifié le banc et la place d'où M. Boucher de Perthes
avait retiré la mâchoire fossile, ont reconnu que ce banc était vierge ou
non remanié, et que l'origine fossile de cette mâchoire ne présentait aucun
doute.

« Monsieur et cher confrère,

« J'ai lu avec beaucoup d'intérêt, dans le dernier numéro de la Revue
archéologique, la savante notice de M. L. Renier sur l'inscription récem-
ment découverte à Vertault. J'ai vu avec plaisir que dans les quelques
lignes ajoutées par vous au bas de cette notice, vous rappeliez la part prise
par la Commission d'antiquités de la Côte-d'Or, à la découverte de celte
inscription. Mais j'ai regretté vivement qu'oubliant ce que je vous di-
sais dans une de mes lettres, vous n'ayez point parlé du savant modeste
qui a depuis le commencement dirigé les fouilles de Vertault, deM. Lucien
Coûtant, aux travaux persévérants duquel nous devons le monument si
bien expliqué par M. L. Dénier, et la connaissance inespérée du nom du
Vicus Vertilius. Mais je vous connais assez pour être sûr que vous vous
empresserez de réparer cette omission.

« Veuillez agréer, etc. « n'Ar.rcrp de Jubainville. »

Troyes, 15 avril 1863.
 
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