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Revue archéologique — 7.1863

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Ramé, Alfred: Notice sur l'emplacement et sur les monuments gallo-romains de la cité d'Alet (Ille-et-Vilaine)
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0362

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354 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

letense monasterium » n'est autre, à mes yeux, que rétablissement
religieux mentionné dans les actes du xie siècle sous le nom d'Ec-
clesia B. Pétri civitatis Aletae, d'après le Cartulaire du mont Sainl-
Micliel. Pareillement Tréguier, autre siège épiscopal breton, a
conservé fort tard la dénomination de Lan-Tréguier, qu'il a fini par
perdre au xvne siècle, la particule bretonne LAN (église) ayant
persisté au surplus jusqu'à nos jours dans la composition d'un très-
grand nombre de noms de paroisses, Lan Meur, Lan Leff, Lan
Modez, etc.

La forme sous laquelle le nom de la cité romaine a persisté jusqu'à
la fin du xvie siècle est celle de Quidalet, composée, comme Lanalet,
du nom primitif précédé d'une particule bretonne, gwic ou guic,
équivalant au mot français bourg (vicus).

Alet était la capitale d'une de ces divisions territoriales connues
sous le nom de pagi et qui, en supposant que le doyenné de
Poulet, Pohelel ou Poualet en ait gardé exactement les limites, se
serait étendue, au sud jusqu'à Chàteauneuf et Saint-Père la Marre, à
l'est jusqu'à Saint-Benoît des Ondes, la rivière de Bied-Jean et la
baie de Cancale. Au nord et à l'ouest, les limites naturelles étaient
la mer et la Rance.

Au xie siècle, le pagus dont Alet était la capitale existait encore
comme circonscription distincte, ainsi que le prouve le titre du mont
Saint-Michel dont j'extrais le passage suivant: « Estautemin regione
« Britanniae quse vocatur Pohelet, una villa que vocatur Cancavena
« (Cancale) cum suo portu qui il 1L adjacet, sed et quamdam eccle-

« siam quse dicitur Sein Mêler (Saint-Meloir des Ondes)........»

{Mor., I, 380.)

Il n'est pas douteux que jusqu'à une époque qu'il est difficile de
préciser, le Poelet tout entier a formé une vaste presqu'île qui ne se
rattachait à la Bretagne que par l'isthme étroit sur lequel sont éta-
blis le bourg et le fort de Chàteauneuf. Ainsi, même au sud, il aurait
été limité par un golfe maritime venant baigner Chàteauneuf du
côté de l'est, et dont la mare de Saint-Coulban serait le dernier
reste. Au centre de ce golfe, qui séparait les possessions de l'évêché
d'Alet de celles de l'évêché de Bol, se dressait seul, comme le mont
Saint-Michel ou le mont Dol dans la baie de Cancale, le rocher grani-
tique où s'est établie depuis la petite paroisse qui a conservé le nom
significatif de Lillemer, ou plutôt, comme on l'écrivait encore au
dernier siècle, l'Jsle-Mer (insula maris). L'écoulement des eaux s'est
fait successivement par le Biez-Jean dans la baie de Cancale. Un
coup d'œil jeté sur la carte de l'État-major permet de comprendre à
 
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