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Revue archéologique — 7.1863

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Ramé, Alfred: Notice sur l'emplacement et sur les monuments gallo-romains de la cité d'Alet (Ille-et-Vilaine)
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0363

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monuments gallo-romains de la cité d'alet.

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l'aide des différences de niveaux qui y sont consignées, comment le
pays compris entre Châteauneuf, la Gouesnière et Roz-Landrieux,
a été successivement occupé par la mer, puis par des grèves mari
times, des marais non salés et enfin des terres cultivées, comme le
sont à côté tous les marais de Dol pareillement conquis sur la mer.

Quanta la capitale de Poelet,'elle occupait auprès de la ville de
Saint-Servan l'emplacement qui a conservé le nom traditionnel de
la Cité.

L'établissement du fort du même nom en 4759, le nivellement
des terrains nécessaire à la disposition des glacis, ont amené la
destruction de presque tous les vestiges d'antiquité romaine qui
devaient être encore fort nombreux au commencement du xvme siè-
cle, car à la fin du xvie siècle ils avaient, par leur importance, attiré
l'attention du plus ancien antiquaire du pays, Frottel de la Landelle,
dont les mémoires manuscrits sont aujourd'hui la seule source à
consulter pour la connaissance des antiquités d'Alet.

Mais l'assiette de la ville romaine est si nettement limitée par la
configuration clu sol, comme le montre le plan que nous joignons à
ce Mémoire, que la disparition à peu près complète des anciennes
murailles ne fait pas obstacle à ce que le périmètre antique soit exac-
tement déterminé.

La situation de cette cité dans une presqu'île abrupte, tenant à
peine à la terre, est remarquable. Elle rappelle celle de certains
oppicla gaulois qui dominent l'Océan, et trouvent dans les flots de la
mer et dans l'escarpement des falaises leur principal moyen de défense :
celui de Limes près Dieppe, par exemple. Une coupure faite à l'Orient
dans l'isthme, à peine large d'une centaine de pas, qui relie ce groupe
de rochers à la terre ferme, en faisait un lieu de refuge si bien
indiqué par la nature, qu'il est difficile de ne pas y placer avant
l'arrivée des Romains le principal établissement d'une peuplade
gauloise devenu ainsi l'origine de la cité d'Alet. Les traces de cet
ancien état ne sont pas complètement effacées. Une ruelle qui barre
cet isthme et met en communication la grève des Bas-Sablons avec
celle de Sainte-Croix, a conservé jusqu'à nos jours le nom signifi-
catif de rue duDyck.Elle longe une dépression du sol transformée en
cours et en jardins. Là était le fossé de la place, en avant du rejet de
terre qui la défendait. La chose et le nom rappellent la fameuse Hague
Dyck qui protège le cap la Hogue à la pointe extrême du Cotentin.

La force de cette position avait déjà, au xvie siècle, frappé Frottel
de la Landelle, qui s'exprime en ces termes :

« La situation de laditte citîé estant de sa nature merveilleu-
 
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