Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue archéologique — 7.1863

DOI article:
Perrot, Georges: Une inscription inédite de Prusias ad Hypium (Uskub)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0388

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
380 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

a donné son nom qui ouvre la marche et prend le pas; dans une
autre inscription de Prusias, cette même tribu s'intitule -?) xp<m'<ro)
cpu»i 2eêa<m)V7i, la puissante, la noble tribu d'Auguste.

Sur les noms de ces douze tribus, quatre seulement ne se ratta-
chent pas à ceux des empereurs romains, des princes et princesses
de leur famille; ce sont probablement ceux des quatre tribus primi-
tives de la cité, Thébaïde, Prusiade, Mégaride, Dionysiade. On pour-
rait supposer que les noms de plusieurs des anciennes tribus auraient
disparu pour faire place à ces noms modernes dont chacun était une
flatterie au souverain régnant; mais alors pourquoi aurait-on con-
servé les quatre dénominations proprement grecques qui figurent
encore dans cette liste au me siècle de notre ère? 11 ne manquait
pas d'empereurs et d'impératrices sous l'invocation de qui on aurait
pu placer ces quatre tribus comme on l'avait fait des autres. Ce qui est
plus probable, c'est qu'en 74 av. J. C, quand la Bithynie passa sous
la domination romaine, Prusias ad Hypium était une petite ville qui
n'avait que quatre tribus, et que les autres furent ajoutées à une
époque postérieure, quand la population se fut considérablement
augmentée. Rien n'indique que Prusias ait eu la moindre importance
avant l'empire. Tout ce pays était encore peuplé de tribus barbares
au temps de Xénophon; Héraclée n'avait pas étendu sa domination
à plus de quelques heures de la côte, et ce ne fut que sous la
dynastie des Prusias et des Nicomède que l'influence grecque péné-
tra véritablement dans les profondeurs de ces vastes forêts, y jeta
de la lumière, du mouvement, de la culture et de la vie, et com-
mença à helléniser toutes ces populations thraces, dont Strabon
sous Auguste ne paraît plus retrouver que le nom. Fondées dans
le cours du ne siècle avant notre ère, les villes bithyniennes,
situées à quelque distance du rivage, comme les deux Prusa,
comme Bithynium, depuis Glaudiopolis, ne devinrent vraiment
riches et florissantes que sous l'empire. A défaut des témoignages
qui nous manquent, ce qui suffirait à le prouver, c'est que dans
aucune de ces trois villes, qui ont fourni chacune d'assez nombreuses
inscriptions, on n'a point (retrouvé de textes antérieurs au premier
siècle de notre ère. C'est d'ailleurs une chose curieuse que le petit nom-
bre d'inscriptions bithyniennes, même des villes de la côte, qui nous
reportent à l'époque de l'indépendance: je n'en connais que trois ou
quatre en tout à Kios, à Nicomédie, à Chalcêdoine, h Héraclée, qui
soient certainement antérieures à la réduction en province romaine (1).

(1) Vide Exploration arch. de la Galatie, n° k. C. I. Gr., n°= 3723, 3794, 3800.
 
Annotationen