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Revue archéologique — 7.1863

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Creuly, Casimir: La Carte de la Gaule, [1]: Examen des observations auxquelles elle a donné lieu
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0393

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LA CARTE DE LA GAULE.

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fier, doivent se chercher, c'est M. Wauters qui nous l'apprend,
dans l'Histoire des Pays-Bas, de Schayes, ouvrage qui, par paren-
thèse, ne vaut pas la réputation dont il paraît jouir en Belgique.
Voici donc ce que dit Schayes à ce sujet : « Les Meldi étaient, comme
on sait, les habitants du diocèse postérieur de Meaux (civitas Mel-
dorum) (1) : mais dans les Meldi que nous venons de mentionner,
d'Anville prétend reconnaître un autre peuple, habitant, selon lui,
la côte de la Flandre, et dont le nom et la position se retrouveraient
dans les Meld ou Maldeghem veld aux environs de Bruges. Ce n'est
là évidemment qu'une vaine hypothèse. »

Je conviens que l'hypothèse de d'Anville, en tant que fondée sur
une ressemblance de nom seulement, n'aurait pas une base bien
solide; mais comment qualifier celle de Schayes? Voilà une armée
de cinquante mille hommes cantonnée le long du détroit, vers Cassel,
Thérouanne, Amiens, etc.; elle a pour mission de créer une flotte de
six cents barques; les bois ne manquent pas sur place, non plus que
les ports — la Somme suffirait seule — et la mer du Nord voisine
offre plus de cent kilomètres d'une plage unie, où les navires romains
pouvaient être mis partout en chantier. C'est dans une telle situation
que, selon Schayes, une partie de la flotte aurait dû être construite à
Meaux en Brie, à six cents kilomètres du point de ralliement par les
voies navigables, là enfin où il n'y avait pas un soldat! Et ces na-
vires, ne pouvant faire roule en mer à cause du vent contraire,

auraient été rejetés jusques.....à Meaux en Brie, tempestate rejectas

cursum tenere non potuisse atque eodem, unde erant profectae, rever-
tisse !

J'aurais honte d'insister, et je me hâte d'en venir à l'argument de
M. le rapporteur, argument qui mérite au moins d'être sérieusement
examiné. César nous apprend que les Ménapiens s'étendaient jus-
qu'au Rhin et même audelà, mais il ne nous dit rien de tout à fait
précis relativement à la limite occidentale de ce peuple. Le livre IV,
chap. 22, semble nous les montrer dans le voisinage des Morins,
lorsque César, sur le point de s'embarquer pour la Bretagne, envoie
deux de ses lieutenants pour les soumettre en même temps que les
cantons des Morins les plus éloignés, in Menapios atque in eospagos
Morinorum ab quibus ad eum legati non vénérant. Mais les récils du
livre VI prouvent clairement que ces deux peuples étaient séparés
l'un de l'autre par les Éburons. On y voit, en effet (chap. 31),

(1) On ne voit pas pourquoi cette orthographe prévaudrait, lorsque 18 ress. sur 22
portent Melduorum. V. Guérard, Essai etc.

vu. 26
 
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