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Revue archéologique — 7.1863

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Barthélemy, Anatole Jean Baptiste Antoine de: Cartulaire de l'abbaye de Redon en Bretagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0407

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CARTULÀIRE DE L'ABBAYE DE REDON.

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Je ne sais si on ne pourrait pas reprocher ici à M. de Courson
d'avoir pris son sujet à un point de vue un peu trop général : l'his-
toire du monastère est souvent éclipsée par les grands événements
qu'il relaie; il me semble qu'il aurait pu se servir utilement dans ses
prolégomènes dos Annales monasterii Rotonensis que l'on retrouve,
après le texte même du Cartulaire, imprimés in extenso. N'y a-t-il
pas double emploi dans ces deux histoires de l'abbaye de Redon,
Tune en fiançais, duc à la plume de M. de Courson; l'autre en
latin, rédigée par quelque religieux ?

Les détails contenus dans le Cartulaire de Redon fournissent en-
suite à M. de Courson l'occasion d'étudier la géographie de sa pro-
vince. Il traite de la civitas, du pagus, de la centena, delà vicaria,
de la pl'cbs, de la condita et des autres subdivisions moins importantes,
dont quelques-unes sont exclusivement propres à la Rretagne. Rela-
tivement à la condita, le savant auteur émet une conjecture nouvelle
qui tendrait à retrouver dans celte expertise un souvenir romain: il
propose avec toute réserve, de rapprocher le mol condita de la déno-
mination attribuée aux magasins placés sur Le parcours des anciennes
voies romaines. Il lui semble que les condita de Bretagne remplissent
cette condition. Avant d'accepter celte opinion, il y aurait lieu
d'examiner la situation des nombreuses condita de l'Anjou, de h
Touraine et du Maine. Il y a lieu aussi de prendre en considération
les recherches faites par mon confrère Alf. Jacobs, dont les études
ont porté spécialement sur la géographie mérovingienne. Se ratta-
chant au système d'interprétation de Pardessus et de B. Guérard,
M. Jacobs paraît penser que la condita a une relation étroite avec la
condida et la centena.

Les noms de lieu, en langue bretonne, révèlent à M. de Courson
les pays où on parla le breton à une époque ancienne : il peut ainsi
indiquer la marche à suivre par cet idiome depuis dix siècles, dans
sa retraite vers l'ouest. On lira avec fruit tout ce qu'il détaille sur
les mœurs et les usages, les noms propres et les surnoms, les for-
mules des actes, les dates historiques, les demeures des princes bre-
tons avant le xic siècle, les habitations des mactyerns, les châteaux,
les écluses, etc. Je recommande principalement le chapitre vin clans
lequel l'auteur traite de l'état des personnes, des arts et métiers,
des offices civils et ecclésiastiques; le chap. ix, relatif à la condition
des terres; le chap. x, dans lequel on voit tout ce qui se rattache aux
impôts, aux redevances privées et aux services. Dans le chap. xi, à
propos des poids et mesures, il me semble que M. de Courson aurait
pu se limiter aux données fournies par le texte dont il est le commen-
 
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