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Revue archéologique — 7.1863

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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0425

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ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS, ETC. 417

« Ils se réunirent en conseil à Memphis, ... et se proclamèrent eux-mêmes

« rois. Après avoir régné pendant quinze ans....., le pouvoir échut à un

« seul ..... qui se nommait Psammitichus.....» (Diod., I, 60). Parmi les

chefs égaux, les rois égaux de l'inscription de Piankhi, ne retrouverions-
nous pas les chefs de la dodécarchie, et la stèle de Gebel-Rarkal n'aurait-
elle pas l'inappréciable avantage d'être le premier monument qui, depuis
Hérodote et Diodore, nous laisse voir des traces de ce grand fait de l'his-
toire égyptienne?

Je bornerai, Monsieur, à ces courtes indications les remarques dont je
voulais accompagner l'envoi du dessin de Lvstèle de Gebel-Barkal. Quant
au sens précis du monument, on ne le trouvera certes pas dans les quel-
ques phrases sans liaison qu'une première étude de la pierre fait déchiffrer
çà et là, et il ne peut sortir que d'un travail d'ensemble, tel que celui
dont je vous prie de nouveau de vous charger. Peut-être, en présence de
l'incorrection du fac-similé ci-joint, penserez-vous qu'avant de risquer une
traduction quelque peu sérieuse sur une copie où, à chaque ligne, on
rencontre un tiers des mots à restituer, il serait plus sage d'attendre, soit
la venue du monument, soit un bon estampage qui nous en livrerait le
texte définitif : c'est à vous de décider. Du reste, en parlant de la dodé-
carchie, je ne prétends aucunement que la stèle de Gebel-Barkal soit en
relation nécessaire avec ce fait historique lui-même. Les quinze ou dix-
huit personnages dont les noms sont introduits dans l'inscription, ne sont
pas tous des chefs égaux; les uns sont cités pour être venus contempler
les beautés du roi, tandis que d'autres semblent être plus particulièrement
ceux qui, sous la conduite du principal d'entre eux, Tafata (?) (Stephi-
natès?), vinrent solliciter la faveur de Piankhi ; presque tous d'ailleurs
sont ou des rois, ou des chefs militaires, et ce n'est que par une étude
régulière de l'ensemble du monument que l'on arrivera à connaître ceux
de ces suppliants qui, avant leur arrivée aux pieds du trône du roi Éthio-
pien, eurent leur part de la royauté égyptienne. La stèle de Gebel-Barkal
ne serait donc point, à proprement parler, un monument de la dodécar-
chie; mais elle consacrerait le souvenir de quelque événement qui en au-
rait été la conséquence, comme, par exemple, l'arrivée sur la terre de
Kousch de ces guerriers égyptiens qui, dans les premières années du
règne de Psammitichus (qui semble n'avoir été rappelé dans l'inscrip-
tion que par les seuls mots sa majesté), abandonnèrent l'Egypte pour venir
chercher un refuge en Éthiopie (1).

Quoi qu'il en soit, la stèle de Gebel-Barkal appartient au règne de
Piankhi, que fut à la fois le mari d'Ameniritis et le beau-père de Psammi-
tichus Ier, et elle offre ainsi à nos études un monument qui fut le contem-
porain de l'une des époques les plus intéressantes de l'histoire égyptienne.
L'inscription de Piankhi n'est pas du reste le seul objet nouveau de la col-

(1) Diodore, I, 67. Conf. Hérodote, II, 30.
VII.

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