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Revue archéologique — 7.1863

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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0429

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ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS, ETC. 421

ait régné à Thèbes, pendant que le gouvernement des provinces plus sep-
tentrionales était entre les mains des douze associés, c'est ce qui est
probable; mais il est en même temps certain qu'après avoir détrôné les
onze rois, Psammitichus prit pour lui toutes les années qui s'étaient
écoulées depuis Tahraka. La stèle du Sérapéum, en rapprochant les deux
règnes, peut donc servir à constater les droits que Psammitichus préten-
dait avoir à la couronne égyptienne; mais elle ne peut, sous prétexte de
manquer de place, nous obliger à transporter à une autre époque, et
Piankhi, et les douze rois. En définitive, l'étude des monuments contem-
porains nous aide à faire sortir peu à peu de l'obscurité dans laquelle ils
sont encore en partie plongés, les événements politiques qui marquè-
rent la xxve dynastie, et s'il me fallait résumer ici le tableau que présente
cette époque difficile, je montrerais d'une part, relégués dans quelque
coin ignoré de l'Egypte, les trois rois (1) qui durent à des circonstances
encore inexpliquées d'avoir été regardés comme les légitimes héritiers du
trône, et d'autre part, je mettrais en évidence la dynastie conquérante des
Éthiopiens, dont Psammitichus, que quelques-uns regardent comme un
Libyen d'origine, annula tous les droits en épousant la fille du dernier de
ses souverains. Quant à la dodécarchie, à ne considérer que,les noms pro-
pres Scheschonk, Nemrod, Osorkon, Ouapout, qui appartiennent aux prin-
cipaux des personnages que la stèle de Gebel-Barkal nous montre
prosternés aux pieds de Piankhi, j'y verrais la renaissance d'un parti dont
il n'est pas impossible de retrouver l'esprit et les tendances sur les monu-
ments du temps. Que l'on étudie en effet les stèles nombreuses de la
xxne dynastie que nous a livrées le Sérapéum; que l'on compare celles qui
furent contemporaines de Bocchoris, celles dont les règnes de Tahraka et
de Psammitichus 1er ont enrichi la tombe d'Apis. Sous les Bubastites, les
Sargon, les Tiglath, les Nemrod se trouvent à chaque pas parmi les visi-
teurs du Sérapéum, et on ne les rencontre pas moins fréquents sous Boc-
choris. Sous la dynastie éthiopienne, l'influence qui imposait aux habi-
tants de Memphis des noms sémitiques disparaît tout à coup pour se
laisser voir de nouveau sous la dodécarchie, tandis que les monuments de
Psammitichus n'en offrent plus de traces. Il y a là comme une preuve
vivante des agitations intérieures qui, durant cette période, troublaient le
pays. Non pas que l'Egypte combattit alors pour donner la couronne à un
roi sorti de son sein; mais par les noms propres que l'on voit en quelque
sorte surgir à la surface des événements, on s'aperçoit que, depuis le jour
fatal où les grands-prêtres ruinèrent la maison des Ramsès, les luttes ne
sont plus qu'entre les étrangers qui se disputent la couronne des Pha-
-raons. Sémitique sous la xxiie et la xxui6 dynastie, éthiopienne sous la
xxve, l'Egypte devient de nouveau sémitique sous les douze rois. Avec
Psammitichus elle ne se retrouve pas encore elle-même, et si l'origine

(1) Stéphinatès, Nechepsos et Néchao. La rencontre signalée plus haut du premier
de ces noms avec Tafata est sûrement fortuite.
 
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