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Revue archéologique — 7.1863

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Nouvelles archéologiques et correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0433

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES.

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membres de la Société Royale de Londres; il engagea MM. Lartet, Des-
noyers et Delesse à prendre part au débat, et, au nom de tous ces savants,
il me pria de diriger les travaux de la réunion, comme modérateur, disait-il,
entre les partisans des opinions contraires. Je ne pouvais qu'accepter avec
reconnaissance, une mission si honorable, car j'étais bien persuadé que nos
conférences auraient toujours ce caractère de franchise et de courtoisie sans
lequel les discussions scientifiques ne sauraient être agréables à entendre,
quelque instructives qu'elles pussent être. C'est aussi pour me conformer
aux désirs de cette réunion d'amis, que je viens aujourd'hui exposer devant
1 Académie les résultats de nos investigations, et je dois ajouter que plu-
sieurs autres naturalistes se sont joints à nous pour poursuivre cette en-
quête toute scientifique. Ainsi MM. Delafosse, Daubrée et Hébert ont bien
voulu nous aider de leurs lumières, et MM. Gaudry, l'abbé Bourgeois, Bu-
teux et Alphonse Edwards ont pris part à nos discussions. Enfin, M. Delesse
a eu la complaisance de tenir la plume comme secrétaire, et de dresser un
procès-verbal très-détaillé de tout ce qui s'est passé dans nos réunions,
pièce qui se.va publiée ultérieurement.

« Ainsi que je l'ai déjà dit, nos savants confrères de la Société Royale de
Londres avaient été portés à révoquer en doute l'authenticité de la décou-
verte de M. Boucher de Perthes, parce que les haches retirées de la couche
noire dudiluvium de Moulin-Quignon leur avaient paru être fausses, c'est-à-
dire fabriquées récemment et introduites frauduleusement dans le dépôt de
gravier où ce paléontologiste les avait trouvées. Dans notre première
séance, tenue au Muséum le 9 de ce mois, nous avons donc cru devoir pro-
céder d'abord à un examen approfondi des caractères à raison desquels les
les objets de ce genre peuvent être reconnus vrais ou faux.

« Tous les membres de la réunion ont été d'accord pour admettre que
dans beaucoup de cas, à raison de l'existence de certains caractères qui
semblent ne pouvoir être imprimés que par le temps, on peut, par la seule
inspection d'une hache en silex, constater son authenticité, c'est-à-dire son
origine ancienne. Mais les avis ont été partagés au sujet des bases d'un ju-
gement légitime en sens contraire.

« MM. Falconer, Prestwich, Carpenter et Busk pensaient que l'absence
de tout signe évident de vétusté et l'existence de certaines particularités
dans la forme ou dans les fractures de ces haches étaient des preuves irré-
cusables de leur fabrication récente. Ces savants se considéraient, par con-
séquent, comme fondés à nier l'authenticité des haches dont la surface ne
présentait ni platine ni incrustations, dont les arêtes étaient très-vives et
dont la forme s'éloignait plus ou moins de celle des haches reconnues
vraies. Puis, faisant l'application de ces principes aux haches tirées des di-
verses couches du terrain de transport de Moulin-Quignon ou d'autres
lieux, ils admettaient l'authenticité des unes, tandis qu'ils déclaraient
fausses beaucoup d'autres, notamment toutes celles provenant de la couche
noire où M. de Perthes avait trouvé la mâchoire humaine.

« MM. de Quatrefages, Desnoyers et Lartet, ainsi que les autres natura-
listes français qui prirent part à cette partie de l'enquête, soutinrent qu'il
fallait être plus réservé; que très-rarement, peut-être même jamais, des
particularités de forme, une apparence de fraîcheur ou d'autres caractères
intrinsèques du même ordre, ne pouvaient suffire pour bien établir la faus-
seté d'une de ces haches en silex; que des caractères de ce genre pouvaient
inspirer des doutes, et qu'à défaut d'autres données ces doutes devaient
peser beaucoup dans nos jugements; mais que les considérations tirées du
mode de gisement de ces instruments et des circonstances dans lesquelles
leur découverte a eu lieu devaient avoir à nos yeux une valeur bien plus
grande; enfin, que des preuves d'authenticité obtenues de la sorte doivent
 
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