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SUR QUELQUES PRÉDICTIONS D’ÉCLIPSES.
vingt-trois lunaisons ramènerait à peu près les mêmes éclipses aux
mêmes intervalles de temps; mais pour prédire qu’une éclipse de
soleil ramenée par cette période serait visible en un lieu donné de
la surface de la terre, il aurait fallu faire le calcul des parallaxes
géocentriques de la lune pour ce lieu et pour le temps de l’éclipse (1).
Or, comme nous l’avons vu, ce calcul suppose, sur les mouvements
vrais de la lune et du soleil, sur la longitude et la latitude de chaque
lieu d’observation, sur la longueur du rayon de la terre, et sur la
distance de la terre à la lune, des notions exactes et précises que les
Grecs ne possédèrent jamais qu’imparfaitement, mais à la place des-
quelles, avant l’époque alexandrine, ils n’avaient que des notions tout à
fait insuffisantes, et il en était de même des Égyptiens et des Chaldéens.
Cependant il est question de prédictions d’éclipses de soleil faites
avec succès par Thalès, six siècles avant notre ère, pour l’Ionie, et
par Hélicon de Cyzique, deux siècles plus tard, pour la Sicile. La
prédiction de Thalès est acceptée comme un fait certain, non-seule-
ment par la plupart des écrivains modernes sur l’histoire ancienne,
mais encore par la plupart des historiens des mathématiques et de
l’astronomie, comme aussi par des auteurs de dissertations spéciales
sur cette question. Riccioli (2), Weidler (3), Heilbroner (4), Fré-
ret (5), Schaubach (6), Montucla (7), Costard (8), Bossut (9), La-
place (10), M. de Saint-Martin (11), Ottfried Muller (12), Rœth (13),
M. Willberg (14), M. Brandis (13), M. Lepsius (16) et M. Moritz Can-
(1) Voy. Ptoléraée, Gr. comp. math., IV, 1, t. I, p. 211-214 (lïalma),
(2) Almagestum novum, V, 19. t. I,p.363.
(3) Hist. astron., c. 5, § 5, p. 71.
(4) Hist. math, univ., I, 6, § 24 et 28, et 1,16, § 274.
(5) Mém. de VAcad, des inscr., série anc., t. 16, p. 218 et 219.
(6) Geschichte der griechischen Astronomie bis auf Eratosthenes, p. 157-158.
(7) Hist. desmath., t. I, p. 105 (éd. Lalande).
(8) History of astronomy, p. 91-95.
(9) Hist. des math., t. I, p, 98.
(10) Exp. du syst. du monde, liv. V, OEuvres, t. VI, p. 372 (Paris, 1846, in-4).
(11) Suppl, au Mém. sur l’éclipse de Thalès, Acad, des inscr., série nouv., t. XII,
p. 45-51.
(12) Geschichte der griechischen Literatur, t. I, p. 436 (Breslau, 1841, in—8).
(13) Gesch. unserer abendlœndischen Philosophie, t. II, Gesch. der gr. Phil., p. 97-
109 (Mannheim, 1858, in-8).
(14) Das Netz der Allgemeinen Karten des Eratosthenes und des Ptolemœus,
p. iv-v (Essen, 1834, in-4).
(15) Handbuch der Geschichte der griech.-rœm. Philos., 1.1, p. 108 et 110-111 (Ber-
lin, 1835, in-8), et Gesch. der griech. Philos., t. I, p. 46 (Berlin, 1862, in-8).
(16) Chronol. der Ægypter, t, I, p,60.
SUR QUELQUES PRÉDICTIONS D’ÉCLIPSES.
vingt-trois lunaisons ramènerait à peu près les mêmes éclipses aux
mêmes intervalles de temps; mais pour prédire qu’une éclipse de
soleil ramenée par cette période serait visible en un lieu donné de
la surface de la terre, il aurait fallu faire le calcul des parallaxes
géocentriques de la lune pour ce lieu et pour le temps de l’éclipse (1).
Or, comme nous l’avons vu, ce calcul suppose, sur les mouvements
vrais de la lune et du soleil, sur la longitude et la latitude de chaque
lieu d’observation, sur la longueur du rayon de la terre, et sur la
distance de la terre à la lune, des notions exactes et précises que les
Grecs ne possédèrent jamais qu’imparfaitement, mais à la place des-
quelles, avant l’époque alexandrine, ils n’avaient que des notions tout à
fait insuffisantes, et il en était de même des Égyptiens et des Chaldéens.
Cependant il est question de prédictions d’éclipses de soleil faites
avec succès par Thalès, six siècles avant notre ère, pour l’Ionie, et
par Hélicon de Cyzique, deux siècles plus tard, pour la Sicile. La
prédiction de Thalès est acceptée comme un fait certain, non-seule-
ment par la plupart des écrivains modernes sur l’histoire ancienne,
mais encore par la plupart des historiens des mathématiques et de
l’astronomie, comme aussi par des auteurs de dissertations spéciales
sur cette question. Riccioli (2), Weidler (3), Heilbroner (4), Fré-
ret (5), Schaubach (6), Montucla (7), Costard (8), Bossut (9), La-
place (10), M. de Saint-Martin (11), Ottfried Muller (12), Rœth (13),
M. Willberg (14), M. Brandis (13), M. Lepsius (16) et M. Moritz Can-
(1) Voy. Ptoléraée, Gr. comp. math., IV, 1, t. I, p. 211-214 (lïalma),
(2) Almagestum novum, V, 19. t. I,p.363.
(3) Hist. astron., c. 5, § 5, p. 71.
(4) Hist. math, univ., I, 6, § 24 et 28, et 1,16, § 274.
(5) Mém. de VAcad, des inscr., série anc., t. 16, p. 218 et 219.
(6) Geschichte der griechischen Astronomie bis auf Eratosthenes, p. 157-158.
(7) Hist. desmath., t. I, p. 105 (éd. Lalande).
(8) History of astronomy, p. 91-95.
(9) Hist. des math., t. I, p, 98.
(10) Exp. du syst. du monde, liv. V, OEuvres, t. VI, p. 372 (Paris, 1846, in-4).
(11) Suppl, au Mém. sur l’éclipse de Thalès, Acad, des inscr., série nouv., t. XII,
p. 45-51.
(12) Geschichte der griechischen Literatur, t. I, p. 436 (Breslau, 1841, in—8).
(13) Gesch. unserer abendlœndischen Philosophie, t. II, Gesch. der gr. Phil., p. 97-
109 (Mannheim, 1858, in-8).
(14) Das Netz der Allgemeinen Karten des Eratosthenes und des Ptolemœus,
p. iv-v (Essen, 1834, in-4).
(15) Handbuch der Geschichte der griech.-rœm. Philos., 1.1, p. 108 et 110-111 (Ber-
lin, 1835, in-8), et Gesch. der griech. Philos., t. I, p. 46 (Berlin, 1862, in-8).
(16) Chronol. der Ægypter, t, I, p,60.