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ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS, ETC.
règne est indiquée, ce qui donne la date d’un monument romain en style
dorique, dont les débris se voient encore sur l’emplacement où cette
inscription a été découverte. Enfin, nous y trouvons le nom d’un nouveau
préfet d’Egypte, qui vient se placer précisément dans l’intervalle compris
entre Aelius Gallus et Publias Octavius, et comble ainsi une lacune regret-
table de l’histoire. Cette inscription est en grec : on sait que le grec est
resté, sous les empereurs romains, la langue officielle de l’Egypte.
2» Deux grandes inscriptions historiques gravées sur un piédestal en granit
rose trouvé dans les ruines d’Antinoé. Ces deux inscriptions sont également
en grec. L’une d’elles renferme la consécration officielle du monument.
Il est dédié a Antinous Epiphane, c’est-à-dire à Antinoüs divinisé, dont ce
piédestal supportait autrefois la statue. Le consécrateur est un magistrat
romain, qui porte le titre d’Epistratége de la Thèbaîde. L’autre inscription,
gravée sur le revers du piédestal, contient une consécration différente,
faite postérieurement en l’honneur d’Arcadius et d’Honorius, fils de Théo-
dose. On y lit des noms de magistrats qui fournissent une nouvelle addition
à la série des préfets d’Egygpte.
« 3° La pierre d’Athribis. Cette pierre, empruntée à un monument
égyptien, est ornée du cartouche de Psamméticus 1er (xxvie dynastie). Elle
porte une grande inscription grecque qui nous apprend que sous Je règne
des trois empereurs Valentinien, Valens et Gratien, un tétrapylon a été
construit à Athribis en l’honneur du très-divin empereur Valens. Cette ins-
cription donne également le nom d’un préfet d’Egypte. Ce monument
curieux est déposé au musée du Caire.
« J’arrête ici cette analyse, qui me mènerait trop loin. J’ajouterai seule-
ment que les fouilles de M. Mariette à Sakkarah et dans le Fayoum m’ont
fourni plusieurs textes très-intéressants, notamment : une grande inscrip-
tion métrique trouvée au Sérapéum de Memphis et bien curieuse au
point de vue littéraire; une inscription dédicatoire bilingue gravée sur
une table à libations; une inscription funéraire en langue grecque et en
style égyptien, et d’autres documents encore également empreints de ce
double caractère, c’est-à-dire, grecs pour la forme, égyptiens pour le fond.
Pour l’étude de ces monuments, j’ai trouvé le plus précieux secours dans
les conseils et les explications de votre savant confrère, M. de Rougé.
« Malgré le temps qui me presse, je ne puis m’empêcher de vous dire
un mot de Thèbes et de Philæ. Ce sont les deux localités égyptiennes où
j’ai le plus longtemps et le plus fructueusement travaillé.
« L'île de Philæ renferme plusieurs temples de l’époque ptolémaïque,
couverts d’inscriptions grecques. C’est un curieux spectacle que celui de
ces colonnades, de ces pylônes, de ces salles majestueuses, où l’on dé-
couvre, au milieu des sculptures égyptiennes et des caractères hiérogly-
phiques, ces inscriptions grecques, d’âge et de caractère si variés, qui em-
brassent une durée chronologique de sept à huit cents ans, depuis les
premiers Lagides jusqu’à la transformation du grand temple d’Isis en ba-
silique chrétienne sous les successeurs de Théodose.
ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS, ETC.
règne est indiquée, ce qui donne la date d’un monument romain en style
dorique, dont les débris se voient encore sur l’emplacement où cette
inscription a été découverte. Enfin, nous y trouvons le nom d’un nouveau
préfet d’Egypte, qui vient se placer précisément dans l’intervalle compris
entre Aelius Gallus et Publias Octavius, et comble ainsi une lacune regret-
table de l’histoire. Cette inscription est en grec : on sait que le grec est
resté, sous les empereurs romains, la langue officielle de l’Egypte.
2» Deux grandes inscriptions historiques gravées sur un piédestal en granit
rose trouvé dans les ruines d’Antinoé. Ces deux inscriptions sont également
en grec. L’une d’elles renferme la consécration officielle du monument.
Il est dédié a Antinous Epiphane, c’est-à-dire à Antinoüs divinisé, dont ce
piédestal supportait autrefois la statue. Le consécrateur est un magistrat
romain, qui porte le titre d’Epistratége de la Thèbaîde. L’autre inscription,
gravée sur le revers du piédestal, contient une consécration différente,
faite postérieurement en l’honneur d’Arcadius et d’Honorius, fils de Théo-
dose. On y lit des noms de magistrats qui fournissent une nouvelle addition
à la série des préfets d’Egygpte.
« 3° La pierre d’Athribis. Cette pierre, empruntée à un monument
égyptien, est ornée du cartouche de Psamméticus 1er (xxvie dynastie). Elle
porte une grande inscription grecque qui nous apprend que sous Je règne
des trois empereurs Valentinien, Valens et Gratien, un tétrapylon a été
construit à Athribis en l’honneur du très-divin empereur Valens. Cette ins-
cription donne également le nom d’un préfet d’Egypte. Ce monument
curieux est déposé au musée du Caire.
« J’arrête ici cette analyse, qui me mènerait trop loin. J’ajouterai seule-
ment que les fouilles de M. Mariette à Sakkarah et dans le Fayoum m’ont
fourni plusieurs textes très-intéressants, notamment : une grande inscrip-
tion métrique trouvée au Sérapéum de Memphis et bien curieuse au
point de vue littéraire; une inscription dédicatoire bilingue gravée sur
une table à libations; une inscription funéraire en langue grecque et en
style égyptien, et d’autres documents encore également empreints de ce
double caractère, c’est-à-dire, grecs pour la forme, égyptiens pour le fond.
Pour l’étude de ces monuments, j’ai trouvé le plus précieux secours dans
les conseils et les explications de votre savant confrère, M. de Rougé.
« Malgré le temps qui me presse, je ne puis m’empêcher de vous dire
un mot de Thèbes et de Philæ. Ce sont les deux localités égyptiennes où
j’ai le plus longtemps et le plus fructueusement travaillé.
« L'île de Philæ renferme plusieurs temples de l’époque ptolémaïque,
couverts d’inscriptions grecques. C’est un curieux spectacle que celui de
ces colonnades, de ces pylônes, de ces salles majestueuses, où l’on dé-
couvre, au milieu des sculptures égyptiennes et des caractères hiérogly-
phiques, ces inscriptions grecques, d’âge et de caractère si variés, qui em-
brassent une durée chronologique de sept à huit cents ans, depuis les
premiers Lagides jusqu’à la transformation du grand temple d’Isis en ba-
silique chrétienne sous les successeurs de Théodose.