Revue archéologique (12.1865)

FOUILLES DU TUMULUS DU MOUSTOIR-CARNAC.

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Mais ici, comme partout où j’ai sondé le mystère de nos grandes
lombes, je me borne à dire exactement ce qui est, sans risquer l’aven-
ture d’exposer un système : j’ai pour but de préparer des maté-
riaux certains pour de plus habiles et de mieux autorisés, qui sauront
bien féconder mon travail.

Mon seul rôle est d’être clair, vrai, méthodique, et de ne pas
imiter ce chercheur maladroit qui, trouvant une inscription en mo-
zaïque, mit pêle-mêle dans un sac tous les petits cubes qui la for-
maient, et s’en fut remettre le tout à un savant, en lui demandant
ce que cela voulait dire.

René Galles.

Octobre 1864.

NOTE DE M. LE DOCTEUR ALPHONSE MAURICET

Le système sépulcral du tumulus du Moustoir rentre dans la généralité de nos
tombes celtiques du Morbihan, M. René Galles l’a démontré. Mon rôle, aujourd’hui,
est bien simplifié, je n’ai pas à exposer ici des ossements à caractères tranchés,
évidents, comme au Mané-Lud et à Kergonfals : ce que cette fouille nous a donné,
le voici; puisse l’avenir le fertiliser !

Au centre du galgal se trouvaient une grande jarre en terre cuite et des débris
d’ossements d’animaux.

Dans un rayon plus ou moins étendu autour de ce centre, il a été découvert quel-
ques dents de cheval.

A l’extrémité ouest, dans le dolmen, nous avons à étudier trois masses osseuses.

A l’extrémité est, dans une première crypte, quelques ossements.

Dans la seconde crypte, une terre humide et grasse au toucher que nous avons
soigneusement recueillie et analysée.

Les dents de cheval trouvées autour du centre du galgal sont en bien petit nombre ;
placées ça et là sous des pierres, elle ne nous étaient signalées que par hasard, rien,
ne pouvait faire prévoir leur présence là où elles étaient.

Au centre môme se trouvaient :

1° Un fragment de maxillaire ou mieux, dans une gangue terreuse, la couronne
de quelques dents d’animal ;

2° Quelques fragments des os du crâne d’un animal.

Les formes, les proportions de ces ossements, ne nous permettent pas de rien affir-
mer sur l’animal auquel ils ont appartenu.

Évidemment, ils ne peuvent provenir que d’un animal de la force du chien de
taille moyenne, mais on ne peut en assurer davantage.

3° Enfin, une masse aréolaire très-légère, contenant de vastes cellules de forme
cubique, sans plans et sans lignes déterminés. — C’est un fragment d’os calcinés.

Dans le dolmen, MM. Galles, de Cassé et moi, avons enlevé trois couches osseuses,
trois gâteaux osseux, pour me servir de l’expression pittoresque employée par ces
Messieurs en les découvrant. Ces masses étaient situées aux points marqués sur le
plan F, F’, F”.

Ils occupent les trois sommets d’un triangle, laissant complètement libres entre eux