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Revue archéologique — 12.1865

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Martin, Thomas Henri: La foudre et le feu Saint-Elme dans l'antiquité, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0134

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130

REVUE ARCHEOLOGIQUE.

Carus (1) et à l’empereur d’Orieut Anastase 1er (2). Mais, suivant le récit
de Vopiscus (3), appuyé par des documents authentiques, Carus mourut
de maladie pendant un grand orage, et, pour ce qui concerne Anas-
tase Ier, si des chroniqueurs du moyen âge prétendent que la foudre le
frappa en punition de son hérésie, Procope (4), auteur plus ancien et qui
devait être mieux informé, parle de la mort de ce prince sans dire un
seul mot qui indique qu’elle n’ait pas été naturelle. D’ailleurs, d’après les
récits mêmes de Zonaras et de Cedrenus, on n’aurait attribué cette mort
au feu du ciel que par conjecture. C’est de même à tort que ce genre de
mort a été attribué à un autre personnage très-haut placé, mais d’une autre
manière qui pourrait rendre le fait vraisemblable, puisque la foudre
frappe de préférence les objets élevés (o). Au ve siècle de notre ère, saint
Siméon Stylite aurait été tué par la foudre, en Cilicie, sur le haut de sa
colonne, s’il fallait en croire un moine byzantin postérieur de deux siècles
et grand conteur de fables (6). Mais trois Vies du saint Anachorète (7),
dont une est l’œuvre de son disciple Antoine, qui lui rendit les derniers
devoirs, prouvent la fausseté de cette légende.

Parlons maintenant des personnes que la foudre avait touchées sans les
tuer. Nous venons de voir qu’il ne faut pas ranger parmi elles l’empereur
Jovien, bien distinct du soldat Jovianus, qui tomba frappé de la foudre,
probablement pour ne plus se relever. Malgré le témoignage de Virgile (8)>
il n’est pas bien sûr que l’ancêtre prétendu de Jules César, le troyen
Anchise, ait été touché de la foudre, qui, suivant Servius (9), lui aurait
même crevé un œil pour le punir de s’être vanté de ses amours avec
Vénus. Laissons là le trop indiscret Anchise, et passons à des personnages
historiques. La légère blessure que la foudre avait faite à Quintus Fabius
Eburnus (10), qui fut consul en l’année 116 avant notre ère (11), était con-

(L) Voyez Eutrope, IX, 18 (12); Sextus Aurelius Victor, De Cæsaribus, c. 38, et
Epitome, c. 38. Comparez Vopiscus, Carus, c. 8-9.

(2) Paul Diacre, XVII, A; Cedrenus, Abrégé liist., p. 363 (Paris); Zonaras, An-
nales, XIV, b■ p. 57 (Paris); Ephrem, Césars, dans Script, vet. nov. coll. de Mai,
t. 3, p. 28, et Jean Moschus dit Eucratas, Prairie, ch. 38 [Biblioth. Pair., t. XIII,
p. 1069, Paris, 1644, in-fol.).

(3) Carus, c. 8-9. — (4) Guerre de Perse, I, 11. — (5) Voyez ci-après, § 13.

(6) Jean Moschus surnommé Eucratas, Prairie ou Nouveau paradas, ch. 57 (lYibl.
Patr., t. XIII, p. 1078, Paris, 1644, in-fol.).

(7) Antoine, un anonyme et Siméon le Métapliraste, Vies de S. Siméon Stylite,
dans les Acta sanctorum (Jatiuarius, t. I, p. 268, 273 et 288, Anvers, 1643, in-fol.).

(8) Æn., II, 648-649.

(9) In Æn., I, 621, et II, 649, t. I, p. 482-483 et 567 (éd. Lion).

(10) Voyez Festus, au mot Pullus, p. 531 (éd. rom.).

(11) V. les Fastes consulaires capitolins. Vaillant (Nummi antiqui familiarurn
romanarum, f. Fabia, 1.1, p. 411), Dacier (sur Festus) etForcellini (Lat. Lex., au mot
Ambustus) ont eu tort d’attribuer à ce fait le surnom Ambustus, qui, plus de trois
siècles auparavant, avait commencé à désigner les membres d’une branche de la
 
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