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Revue archéologique — 12.1865

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Daremberg, Charles: Études d'archéologie médicale sur Homère, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0255

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ÉTUDES D’ARCHÉOLOGIE MÉDICALE SUR HOMÈRE.

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longtemps; il est accompagné de grande difficulté de respirer (1), de
vomissement de sang (2), de sueur (3); mais quand Apollon vient
pour l’exciter de nouveau au combat, Hector est déjà relevé ; il a
reconnu ses compagnons; il raconte au Dieu sa triste aventure et re-
trouve la force de monter sur son char (4). Certes on ne peut ima-
giner une observation plus exacte ; rien n’y manque, et il n’y a pas
un trait superflu.

D’un coup de pierre Patrocle partage en deux la tête d’Erylaus (5),
un coup semblable est frappé par Hector sur Épigée (6) ; les blessés
tombent en avant, et la mort qui rompt les liens de l’âme les enve-
loppe aussitôt. Ajax, du haut d’une tour, brise la tête d’Épiclès avec
une pierre, et l’âme quitte les os (7). Je note un coup de lance qui
divise la tête en deux (8), un autre qui fait jaillir la cervelle san-
glante (9), et à propos d’un coup d’épée qui partage le crâne, le
poëte dit qu’une mort empourprée se répandit sur les yeux du
blessé (10).

Les blessures au front (11), à la tempe (12), aux environs des
oreilles (13), à la région orbitaire (14), qu’elles soient faites avec une
pierre ou avec une arme tranchante, sont toutes réputées mortelles,
ou du moins extrêmement dangereuses. Deux observations de ce
genre sont à signaler : armé de la lance, Ménélas frappe Pisandre
au front, à la racine du nez : les os éclatent et les yeux sanglants jaillis-
sent à terre aux pieds du vainqueur (15) ; ailleurs (16) Patrocle frappe

(1) ...àpyaXéw ê^ex’ â<70p.<m, xïjp aTuvuaawv, XV, 10. Voy. XV, 241. — (2) XV, 11.

(3) Ibid. 241. Voy. plus liant chap. Physiologie, p. 57.

(4) XV, 239-252. — (5) XVI, 411-12. — (6) XVI, 577-79. — (7) XII, 383-86. —
(8) XX, 387. — (9) XVII, 296-98. — (10) XX, 475.

(11) IV, 460-461 ; VI, 10-11 (l’arme pénètre à travers l’os et les ténèbres voilent les
yeux du blessé); XI, 95-98; XII, 185-86 (la cervelle est broyée); XXIII, 395-96:
chute de char, les coudes, le nez, la bouche sont déchirés; le front est brisé.

(12) IV, 501-503 (la lance sort par la tempe opposée) ; V, 584-586 (le blessé tombe
sur le sommet de la tête, puis sur le dos. — Voy. plus loin blessures du coude, p. 71,
note 5); XX, 397-400 (la cervelle est broyée).

(13) XI, 109; XIII, 177; 671-672 ^l’esprit— 0u(jl6;— abandonne ses membres et
d’horribles ténèbres — (jxuyspoç cr/.6xo; — l’enveloppent) ; XV, 433 (le blessé tombe à
la renverse); XVI, 606; XVII, 616-18 (les dents sont jetées en avant; la langue est
coupée par le milieu ; l’esprit — 0u(j.o; — s’échappe) ; XX, 473 (la lance traverse d’une
oreille à l’autre). D’un coup de poing, Ulysse fracasse la mâchoire d’Irus près de
l’oreille (aù^sv’ sXaacrsv Oit’ oviaxoç, ôaxsa o’ eïcrw éOXacrev) qui vomit du sang, tombe
dans la poussière et se brise les dents (fjXatj’ ôoovxaç), Od. XVIII, 96-98.

(14) XIV, 493-5 (l’arme pénètre sous l’arcade sourcilière au fond de l’œil; la pupille
jaillit, et le fer sort à travers l’occiput; le blessé tombe en portant les mains en
avant, la lance reste dans la plaie). — Voy. Anatomie, article ylr\rr\.

(15) XIII, 615-18. — (16) XVI, 739-42.
 
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