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Revue archéologique — 12.1865

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Froehner, Wilhelm: Ostraca inédits du Musée Impérial du Louvre, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0043

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OSTRACA INÉDITS.

39

La division des impôts en contributions directes et indirectes, mal-
gré le défaut de logique qu’on peut reprocher à cette nomenclature,
paraît si naturelle qu’elle a servi de base à l’organisation financière
de tous les pays et de presque tous les temps. Pour lever les impo-
sitions directes, l’État s’adresse à (ous les contribuables inscrits sur
un rôle nominatif, et leur demande soit une somme, soit une presta-
tion proportionnelle à leur fortune. Les contributions indirectes, c’est-
à-dire les droits de douane, de péage, d’octroi et autres, ne sont sup-
portées que par certaines personnes à la suite de certains actes prévus
par la loi.

Les ostraca que je viens de publier appartiennent à ces deux ca-
tégories d’imposition : les uns attestent le payement de la taille per-
sonnelle, les autres constatent l’acquittement de quelque droit de
port ou de douane. Les textes eux-mêmes s’expriment à cet égard
avec netteté : souvent ils donnent en toutes lettres irrrsp Xaoypacpia;
(I. 3. 15.), mot nouveau pour nos dictionnaires, quelquefois en
abrégé urap Xaypjacpiaç), ou avec cette singulière métathèse égypto-
grecque Xaoxapcpla (voir note 267), qui jusqu a présent a dérouté tous
Jes interprètes. Si le mot est nouveau pour nous, la chose l’est,
moins. Nous savons que l’impôt personnel (tributum capitis, to èm-
xscpaXov (i), cpopoç tSv comàtiov) fut introduit par l’empereur Auguste
dans toutes les provinces romaines. Pour l’Égypte, cet usage est spé-
cialement confirmé par Flavius Josèphe, qui mentionne dans sa
Guerre Judaïque (II, 16, 4), la xaO' exa<7T7]v xccpocX-qv Gcrcpopa. Nous sa-
vons de plus que h somme fixée pour chaque contribuable s’appe-
lait en terme de finance le simplum, que les femmes n’en payaient
que la moitié, enfin que la marche ascensionnelle du chiffre arrivait,
vers la fin du ive siècle, cà une fauteur insupportable (2), Théo-
dose Ier se vit forcé d’ordonner une réduction générale, qui, en
Italie, durait encore sous la domination des Ostrogolhs (3).

Ces détails sont intéressants, mais il importe de savoir quel était
le montant de la taille. Était-elle uniforme pour toutes les per- 1 2 3

(1) Corpus inscript, graecarum, n. 2336. D’autres expressions de cette riche ter-
minologie sont capilatio humana,çapitalis illatio, <popcUoyta (Corpus, 4697, 12), etc.

(2) L’empereur Julien impose h, chaque Gaulois septenus tantum (aureos) munera
universa complentes (Ammien Marcellin, 16, 5).

(3) Môme après les travaux de MM. de Savigny et Huschke, on consultera avec
fruit le mémoire du chevalier Baudi di Veeme (des impositions de la Gaule dans les
derniers temps de l’empire romain) traduit de l’italien par M. Ed. Laboulaye (Revue
historique de droit français et étranger, 1861) et le livre de M. Serrigny, Droit public
et administratif romain (Paris, 1862), tome II, 70 et suiv.
 
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