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Revue archéologique — 12.1865

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Froehner, Wilhelm: Ostraca inédits du Musée Impérial du Louvre, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0046

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42 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

plus lourdes encore et dont l’existence nous est révélée par nos
textes d’Éléphanline. Je mets en première ligne l’obligation d’entre-
tenir la flottille du Nil. Cette flottille déjà m’est complètement in-
connue. Nous savions qu’une classis Germanica était établie sur le
Rhin, une classis Pannonica et Moesicasur le Danube, mais la station
d’Éléphantine, bien qu’on ait le droit de croire à sa présence, n’est
mentionnée dans aucun autre texte; cependant les oslraca n. 5 et23,
des temps de Trajan et d’Antonin le Pieux, parient des iroTa[/.ocpu-
Xaxfôe; (mot également nouveau), c’est-à-dire des barques de surveil-
lance du Nil, pour lesquelles on donne soit une forte somme d’ar-
gent, soit des provisions (<tySmv) pour vingt-neuf jours. Le môme
ostracon n. 23 appelle Éléphantine une station.

Il n’y a rien à ajouter à ces faits dont l’énoncé suffit.

Rappelons-nous seulement que file d’Éléphantine, située à l’entrée
du pays, était de tout temps regardée comme position stratégique
d’une haute importance. Même les Perses y avaient une garnison
permanente; les Romains du temps de Strabon (17, 797) y mainte-
naient trois cohortes, et encore beaucoup plus tard, au cinquième
siècle, les empereurs (Notice de l’empire oriental ch. 28) réunis-
saient là des forces considérables. Tacite (Annales 2, 61) proclame
Syène et Éléphantine la clef de l’empire (claustra romani imperii).
La police égyptienne était du reste, à l’époque des Ptolémées déjà,
parfaitement organisée. Une espèce de gendarmerie indigène (cpuXa-
xlxai) avait été chargée de la sûreté publique et placée sous un chef
qui portait le litre dap^itpuXaxiTTiç (1).

Un détail plus curieux encore, c’est la contribution réclamée pour
le « navire du préteur » (7rXoIov ^psTcopiov. 17, 23 et peut-être 33).
De quel préteur? me demandera-t-on, car l’Égypte était gouvernée
par un préfet, et personne n’admettra que les habitants d’Éléphan-
tine aient payé une partie de l’entretien des deux flottes prétoriennes
de Misène et de Ravenne. Il y avait une flotte romaine a Alexandrie
(classis Alexandrina), mais celle-là, si nous ne nous trompons, por-
tait le titre de classis Augusta quarta. Il ne reste donc qu’à chercher
une explication en dehors du cercle de la terminologie officielle et
consacrée. Probablement les Égypto-Grecs appelaient « barque
prétorienne » le bâtiment réservé au service personnel du préfet.
Ces fonctionnaires remontaient souvent le Nil, et visitaient la Haute-
Égypte (tt]v avio ^wpav), tantôt pour les besoins de l’administration,
tantôt pour admirer les merveilles du pays. Les touristes romains

(l) Letronne, Recherches, p. 312. Fragments inédits, p. 31,
 
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