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REVUE ARCHÉOLOGIQUE
put l’obtenir, pour la communiquer, le 5 août 1907 à l’Acadé-
mie des Inscriptions et Belles-Lettres. Mais si on a pu admirer
son exquise finesse, son coloris merveilleux, ses ors extraordi-
naires, on n’a pas, je crois, remarqué sur le registre que lit le
clerc, au bas de cette page si brillante, le mot FORTIN
(fig 9). Que vient-il faire là? Quand je l’examine, il me rappelle,
entre vingt autres que je possède, les livres ouverts devant des
scribes ou des lecteurs, plus barbares j’en conviens, sur lesquels
on lit : Rotberlus, Issembardus, Surregis que personne jusqu’ici
n’a hésité à reconnaître comme les auteurs des miniatures où
Fig. 9. — Détail du livre ouvert avec le nom : FORTIN.
se lisent ces noms. Fortin serait-il par hasard un confrère de
ces miniaturistes ?
En présence de l’admirable miniature de la planche XGV, La
Sainte Abbaye (fig. 10), j’avoue ne pas comprendre les rappro-
chements que M. Cockerell veut faire avec les manuscrits fr.
938 et 14939 de la Bibliothèque Nationale. Cette fort belle page,
qui rappelle le faire d’Honoré, qui pour moi se classerait entre
l’atelier du célèbre artiste et celui de Pucelle, entre 1315 et 1330
par conséquent, ne saurait vraiment être comparée soit à VIns-
truction sur les dix commandements (ms. fr. 938)parfait par Per-
rin de Falonens 1294, aux grossières enluminures sur un fond
d’or uni repoussé, soit aux miniatures toutes petites, etgénérale-
ment mauvaises — sauf celles des fos 122, 153 — du Miroir du
Monde (ms. fr. 14939), écrit à Paris, le 16 août 1373. Le rappro-
chement entre des manuscrits si différents de faire et de date
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put l’obtenir, pour la communiquer, le 5 août 1907 à l’Acadé-
mie des Inscriptions et Belles-Lettres. Mais si on a pu admirer
son exquise finesse, son coloris merveilleux, ses ors extraordi-
naires, on n’a pas, je crois, remarqué sur le registre que lit le
clerc, au bas de cette page si brillante, le mot FORTIN
(fig 9). Que vient-il faire là? Quand je l’examine, il me rappelle,
entre vingt autres que je possède, les livres ouverts devant des
scribes ou des lecteurs, plus barbares j’en conviens, sur lesquels
on lit : Rotberlus, Issembardus, Surregis que personne jusqu’ici
n’a hésité à reconnaître comme les auteurs des miniatures où
Fig. 9. — Détail du livre ouvert avec le nom : FORTIN.
se lisent ces noms. Fortin serait-il par hasard un confrère de
ces miniaturistes ?
En présence de l’admirable miniature de la planche XGV, La
Sainte Abbaye (fig. 10), j’avoue ne pas comprendre les rappro-
chements que M. Cockerell veut faire avec les manuscrits fr.
938 et 14939 de la Bibliothèque Nationale. Cette fort belle page,
qui rappelle le faire d’Honoré, qui pour moi se classerait entre
l’atelier du célèbre artiste et celui de Pucelle, entre 1315 et 1330
par conséquent, ne saurait vraiment être comparée soit à VIns-
truction sur les dix commandements (ms. fr. 938)parfait par Per-
rin de Falonens 1294, aux grossières enluminures sur un fond
d’or uni repoussé, soit aux miniatures toutes petites, etgénérale-
ment mauvaises — sauf celles des fos 122, 153 — du Miroir du
Monde (ms. fr. 14939), écrit à Paris, le 16 août 1373. Le rappro-
chement entre des manuscrits si différents de faire et de date