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LE TOMBEAU DE LAMBIRIDI ET L’HERMÉTISME AFRICAIN 247

monnaies impériales, où ils gisent, abattus et piétinés, sous
le quadrige de Jupiter triomphant1 2, soit les atlantes, pareil-
lement imberbes et anguipèdes, qui, placés à la base de cer-
tains bas-reliefs votifs du culte sémitique de Jupiter Doliche-
nus, soutiennent de leurs bras tendus le registre supérieur où
les Dioscures, debout auprès de leurs chevaux, personnifient
l’éternité de la vie céleste1. Avec beaucoup d’ingéniosité, on
pourra peut être déceler une analogie entre leur peau couleur
de bronze et ]e sombre aspect que revêt sur telle peinture, d’ail-
leurs tardive, de Saint-Clément, le maître ténébreux de la mort
et du mal qui voulait emporter Adam, et qui, subjugué par le
Sauveur, doit lâcher prise 3 4, ou constater qu’ils se disposent
autour du médaillon central comme les anges autour du Christ,
au fond des coupoles byzantines'; mais il y aurait témérité à
tirer de confrontations aussi vagues un commencement d’in-
terprétation. et si. à juste titre, on se refuse à confiner dans
une fonction purement décorative, tel le Triton banal des archi-

1. Des monnaies citées par Waser, dans son article Giganten (Pauly-Wis-
sowa, Supplementband III, 731), je ne retiendrai que le n°274(Cohens, III, p. 366,
n° 1004), parce que ce grand bronze d’Antonin le Pieux offre nettement — après
vérification sur l’exemplaire que possède le Cabinet des Médailles — l’image,
d’un géant imberbe. Dans le Manichéisme, la gigantômachie des païens servit
de « figure » à la lutte des deux principes enseignée par Mani (Cumont, Recherches
sur le Manichéisme, Bruxelles, 1906, p. 3 ; Alfaric, Les Ecritures manichéennes,
Paris, 1918, p. 50).
2. On peut hésiter à faire ce rapprochement, que m’a signalé M. F. Cumont,
sur le seul vu des lamelles d’Heddernheim (Seidl, Sitzungsber. dtr Wiener Akad.,
1854, XII, p. 39 ; cf. Kan, De lovis Dolicheni cultu, Groningne, 1901. p. 25) où
1rs télamons sont cuirassés et barbus (cf. Loeschcke, Bonn. Jahrb., 1901, CVll,
pl VIII), ou même devant le bas-relief africain d’El-Lehs (La Blanchère, Bibl.
d'arch. afr., I, pl. VII); il s’impose en présence de l’anguipède imberbe et nu
de la stèle de Mayence (Espérandieu, Recueil, VII, 5758), Cf. la prière de
ï’Asclepi"S, XII p 80. Thomas : Exsuperantissime...
3. Cf. Wilpert, Romische Mosaikenund Malereien, II, p. 892-893, pl. CCXXIX,
2. Voir,ibtd., p. 840, la peinture de l’oratoire des Quarante Martyrs à Santa Maria
Antica avec ses trois personnages : le Sauveur, Adam « und einen nackten
Mann von dunkelhrauner Farbe... ».
4. Ibid,, pl. XCXL n. 99. — Voir aussi les v’etoires païennes d’un tombeau
de Palmyre, Cumont, Études syriennes, p. 65, flg. 29.
 
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