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Rayet, Olivier [Hrsg.]
Monuments de l'art antique (Band 1): Art égyptien - sculpture grecque, époque archaiqüe; sculpture grecque, seconde moitié du Ve siècle et première du IVe — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.13859#0173
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MONUMENTS DE L'ART ANTIQUE.

les finesses de langage, de ma prédilection pour l'emploi de la lourde massue
d'Hercule. L'arme est disgracieuse, j'en conviens, et peut-être eût-il mieux valu
se servir, comme on me l'a conseillé, des flèches légères d'Apollon. Mais la
vigueur d'Hercule, aidée du courant du Pénée et de l'Alphée, a-t-elle été de trop
pour le nettoyage des étables du roi Augias?

Et maintenant, revenons à l'histoire de la statue de Vaison. Dans une de ses
lettres à M. Raspail, M. Newton émet l'avis que le Diadumène Farnèse est d'un art
plus ancien et de plus haute école, et représente plus exactement l'œuvre originale
de Polyclète1. C'est aussi l'opinion de l'illustre Brunn. Si l'on ne savait combien il
est difficile de chasser de son esprit les erreurs avec lesquelles le temps vous a
familiarisés, on ne s'expliquerait point ce jugement de deux hommes qui sont l'un
et l'autre de profonds érudits et de fins connaisseurs. Dans la pauvre et sèche
statue de l'ancienne collection Farnèse, il n'y a rien, absolument rien, qui rappelle
ni la main de Polyclète ni la facture du v° siècle; c'est une fort médiocre réduc-
tion d'une statue certainement très postérieure, qu'il ne me semble pas possible
de faire remonter plus haut que l'époque des successeurs d'Alexandre, et que l'on
pourrait parfaitement attribuer à l'école académique du premier siècle avant
Jésus-Christ. Cette école remit en honneur les anciens canons, surtout celui de
Polyclète, et ne se sentant point capable d'inventer, borna son ambition à faire
des copies ou des adaptations, parfois fort habiles, des œuvres les plus célèbres
de la belle période de l'art. L'Achille Borghèse du Louvre, que certaines personnes
ont eu la singulière idée d'associer à la Vénus de Milo, est une des productions les
plus réussies de cet art d'imitateurs. Le Diadumène Farnèse présente les mêmes
caractères hybrides où se trahit le pastiche, et doit être d'une date très voisine.
Une belle tête du Musée de Cassel est apparentée de très près au Diadumène
Farnèse, mais l'exécution en est infiniment meilleure2. Au contraire, et dans la
statue de Vaison, et dans la figurine de la collection Janzé au Cabinet des
médailles, et dans le bas-relief qui, sur le cippe de Ti. Octavius Diadumenus,
fait allusion au surnom du mort, tout révèle de la manière la plus manifeste le
style de 1 auteur du Doryphore. Dès 1869, M.Alexandre Conze remarqua le bronze
de Janzé, en signala la beauté et lui appliqua son vrai nom5. La parenté du
marbre de Vaison et de ce bronze fut indiquée en i8y3, dans une séance de la
Société des Antiquaires de France, par M. Chabouillet* : toutefois M. Chabouillet

1.....SinC£ my retUrn' 1 have lo°kcd ac our Diadumenus again. The modelling belongs to an carlier and higher

school of art than yours, and I have no doubt that our statue much more nearly represents the original v/ork of
Polycletus. (Lettre du 16 août 1869.)

2. Elle a été publiée par AL. A. Conze dans ses Beitràge Vir Geschichtc der griechischen Plaslik, pl. 2 et p. 12, et
considérée par lui comme une copie de l'œuvre de Polyclète.

3. A Conze : Beitràge, p. 12 et vignette du titre.

4. Bulletin delà Société des Antiquaires de France, 1873, P- r72-
 
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