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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,3=13.1869

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Vayssettes, E.: Suite et fin de l'histoire de Constantine sous la domination turque: troisième et dernière période, de 1792 à 1837
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https://doi.org/10.11588/diglit.14823#0568

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— 536 -

donner l'éveil, le bey résolut de ne prendre avec lui que
son goum et un faible détachement de la colonne expé-
ditionnaire d'hiver.

A l'entrée delà nuit, lui et ses gens se mettent en roule,
et, après une marche forcée de douze heures, ils arri-
vent, à la pointe du jour, au lieu où étaient campés les
Oulad-Derradj. A la vue de toutes ces tentes rangées en
cercle, du milieu desquelles sortait comme un essaim de
bétail que l'on conduisait aux pâturages, les cavaliers du
goum sentant leur cupidité s'enflammer, chargent de toute
la vitesse de leurs chevaux dans cette direction, et tom-
bent comme une avalanche au milieu du douar. Nul obs-
tacle d'ailleurs ne s'est opposé à leur course. Mais là les
attend l'ennemi. A peine le dernier a-t-il franchi l'inté-
rieur de l'enceinte, que, de derrière chaque tente, se dres-
sent tout-à-coup des hommes armés de fusils, de sabres,
de pioches, de bâtons, de socs de charrues, qui les en-
tourent, les cernent, les enlacent si bien qu'ils ne peu-
vent ni fuir ni se défendre.

Ils furent tous tués ou faits prisonniers, et parmi eux
plusieurs membresdu makhzen, Moustafa-ben-el-Harrachc,
Mohammed-ben-ez-Zemouri, Hamadi-ben-Aoun, frère de
l'agha, et El-IIafsi-ben-Aoun. Ceux dont la course avait été
moins précipitée échappèrent seuls au piége, et s'en vin-
rent annoncer au bey le désastre qui venait de frapper son
avant-garde. Ils terminaient à peine leur rapport, que
Tchakeur, à son tour, se voyait assailli par les Oulad-Der-
radj, acharnés à la poursuite des fuyards. Les balles
sifflaient déjà à ses oreilles, et toute résistance devenait
impossible ; car son escorte, trop faible pour le protéger
et se défendre elle-même, n'eût osé tenter l'impossible.
 
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