Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,3=13.1869)

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ignorons encore la destination. Comme il a été décrit phi-
sieurs fois dans le Recueil des Mémoires de la Société, je
m'abstiendrai d'en parler. Dans l'état où il est, il y a
danger à en tenter l'exploration, et ce n'est pas sans un
sentiment d'effroi qu'après avoir pénétré par l'ouverture
qu'on a pratiquée à l'une des travées des gradins de la
face orientale, je voyais les immenses blocs de pierres
suspendus sur ma tète, culbutés dans tous les sens et
conservant leur équilibre sur leurs arêtes et quelquefois
sur leurs angles. Les fouilles que l'on a l'intention d'en-
treprendre seront certainement périlleuses, si elles ne
sont dirigées avec une prudence extrême et par des
hommes très expérimentés.

Mais il y a là un secret à arracher au passé, et il est
à souhaiter que la Société obtienne le plus tôt possible les
fonds nécessaires pour mettre la main à l'œuvre. On avait
pensé que le Médracen était le tombeau des rois numides
ou massyliens, et que le Koubeur Roumïa était le tom-
beau des rois maures ou massesyliens. Je persiste dans
celte croyance, malgré les résultats présentés par le re-
gretté M. Berbrugger, après les fouilles qu'il a faites dans
ce dernier monument. À mon avis, ces résultats ne sont
pas concluants, et il doit rester, dans le tombeau de la
Chrétienne, un coin inexploré qui nous réserve d'intéres-
santes surprises.

Près du Médracen, et surtout du côté sud, on rencontre
de nombreux tombeaux numides, semblables à ceux que
j'ai signalés aux environs d'Aïn-Kcrma. Un fait à noter,
c'est que ce monument est placé sur la projection de la
ligne qui joindrait le Ras-Ofadis, le pilon le plus élevé du
Bjebcl-Azem, avec le Ras-Tafraout, point culminant de