Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

Pour loger les troupes qui venaient de prendre pos-
session de la ville, on dut élever six baraques sur le bord
de la mer, à l'endroit qui prit le nom de quai Barberousse,
et dans une kasba improvisée, où se trouvait la place
Napoléon. Un hôpital provisoire fut installé sur la place
dite Lemercier.

La ville une fois occupée, on chercha à se rendre maître
de la plage S. E., le long du port et de la petite plaine
en avant de la ville, où se trouvaient les ressources en
eau, quelques parcelles de terre pour la culture du jar-
dinage, et, enfin, l'air libre pour nos soldats. La configu-
ration du terrain environnant permit d'atteindre facile-
ment ce résultat.

Le djebel Aïouf d'un côté, et le Korn el-Djebel de l'autre,
forment un entonnoir, dont il restait à fermer les trouées
et à défendre les approches. Sur la crête la plus avancée
de celte dernière colline, on établit le fort S1-Ferdinand,
construit sur les ruines d'une tour hexagonale où le duc
de Beaufurl avait, en 1664, son poste le plus avancé. Il
est à 234 mètres au sud-ouest d'un réduit en maçon-
nerie élevé par Gadagne, lors de cette même expédition.
C'est là que fut livré le combat sanglant qui obligea
Gadagne à battre en retraite.

L'emplacement du fort ^-Ferdinand (prénom du duc
d'Orléans) jouit de propriétés militaires fort importantes ;
il assure la possession de cette colline, dont il voit les
pentes comme des glacis; il défend bien la trouée entre
le djebel Aïouf et le Korn el-Djebel.

Sur le djebel Aïouf, on construisit deux autres forts;
le premier sur des maçonneries en ruine, fut appelé fort
Galbois, du nom du général qui commandait alors la pro-