Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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demeures et à les tenir dans un étal de-propreté conve-
nable.

Bien que Gigelli ait élé le premier point où ie corsaire
Barberousse, avec les trois cents Turcs qui l'avaient suivi,
prit pied sur la terre d'Afrique, avant d'aller créera Alger
cette puissance formidable qui a résisté pendant plus de
trois siècles aux attaques des divers états de l'Europe,
il ne paraît pas que le gouvernement de la Régence y ait
jamais laissé de garnison permanente; il se contentait
d'y envoyer, plusieurs fois, chaque année, deux seffaris
(46 hommes), dont la seule mission semblait être de sur-
veiller les mouvements du port, c'est-à-dire le commerce
d'exportation ou d'échange qui s'y faisait. Aussi, en 1839,
nous n'y avons trouvé ni Turcs, ni Koulouglis.

L'occupation des Turcs était restreinte à la ville de
Gigelli, et ils n'avaient aucun pouvoir sur les tribus des
environs; ces dernières étendaient même leurs cultures
jusqu'aux portes de la ville, de telle sorte que la popu-
lation de Gigelli ne pouvait sortir du rocher sur lequel
elle était refoulée, que pour écumer les mers. On sait
assez quelle énergie et quelle activité elle déployait sur
cet élément, et quelles ressources elle sut tirer de la pi-
raterie, à laquelle elle semblait vouée et par le manque
de terres de culture, et par la mauvaise intelligence qui
régnait entre elle et les tribus voisines.

Mais il est bien étrange de rencontrer une ville peuplée
de 62,000 habitants qui n'ait pas une banlieue autour de
ses murs, dans un pays surtout où la plaine est assez
vaste, où la terre de grande culture s'étend, belle et fer-
tile, dans un large bassin, dominé, il est vrai, par une
ligne circulaire de hautes montagnes, mais à une dis-