Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

dessous de la zone- des rochers el des neiges, règne un
large bandeau de forêts; plus bas, commence la zone des
arbres cultivés; enfin les derniers gradins sont occupés
par des champs de blé, d'orge, de maïs. Sur ce fond
majestueux, se détachent quelques accidents remarquables :
à l'est, entre autres, c'est le mont Babor, aplati au
sommet en forme de table, sillonné sur ses flancs de
rides profondes, et qui se dresse à une hauteur de 1965
mètres ; les rayons obliques du soleil teignent en couleurs
les plus variées toutes ces découpures, qui se profilent
d'une manière bizarre sur l'azur du ciel.
. La côte, au-delà du cap Cavallo, descend vers le sud-
ouest, en présentant une suite de falaises rocheuses do-
minées par les terres de l'intérieur; à mi-côle, on remar-
que de grands espaces cultivés. Entre le promontoire et
l'île de Mansouria, on trouve une baie très ouverte, où
l'on peut mouiller dans un cas de nécessité. Mansouria,
est l'ancienne Choba des Itinéraires.

Edrissi parle de Mansouria, château fort au fond d'un
golfe. La baie n'est pas grande, mais on peut y mouiller,
en sûreté; une île peu élevée, communiquant à la terre
par une chaîne de rochers à fleur d'eau, forme comme
une espèce de môle et abrite le port contre les vents du
large. Celte île est représentée dans les portulans italiens
el dans l'atlas de Ferrer. Au fond du golfe, on remarque
l'embouchure d'une rivière, l'oued Mansouria, qui est
probablement le fleuve Sisar de Piolémée. Ce nom est
d'origine phénicienne, et signifie la rivière rouge. Les
marchands de la Méditerranée allaient autrefois à Man-
souria, chercher des céréales el des bois de construc-
tion. Les montagnes qui avoisinent la baie, sont cou-