Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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les temps modernes, les Ben el-Harche et une pléiade de
prétendus cherifs n'onl pas agi autrement, soit pour
lutter contre la domination turque, soit pour résister aux
progrès de notre propre conquête.

Ne serait-ce pas aussi dans cette contrée qu'il con-
viendrait de chercher le mont Pappua, où le dernier roi
des Vandales, Gélimer, se réfugia momentanément après
les victoires de Bélisaire? C'est ce que supposait Ber-
brugger, notre regretté président de la Société historique
Algérienne, après avoir lu, il y a quelques années, une
première étude que je publiai sur cette partie de la Kabilie
orientale.

Marcus, auteur d'une histoire des Vandales, a identifié,
après d'autres écrivains, le mont Pappua à l'Ëdough, près
de Bône: mais on ne voit, pas chez lui la moindre preuve
acceptable à l'appui de l'assertion dont il s'agit. Du reste,
les uns eL les autres écrivaient à une époque où l'Algérie
était peu connue; les navigateurs européens qui venaient
commercer à Bône, ou même nos nationaux du Bastion
de France, près de La Calie, avaient sans doute signalé
une grande montagne à l'ouest de Bône, que les indigènes
appelaient Edough, et c'est ainsi, sans autres recherches
et faute de moyens de contrôle, que la synonymie a dù
être adoptée. Dans Procope, on trouve des preuves très
fortes contre ladite assertion. Or, Procope, on le sait,
était secrétaire de Bélisaire; ii l'accompagnait dans sa
guerre contre les Vandales; c'est, évidemment, le meil-
leur témoignage à invoquer 'dans la question qui nous
occupe :

« Lorsque Bélisaire, dit-il, en continuant la poursuite,
fut arrivé à une ville maritime des Numides, qu'on ap-