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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0063

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— 43 —

tire, à hauteur de h tête et presque à bout portant, un
coup de fusil ou de pistolet, qui, parfois, met le feu à
sa coiffure. Cette grossière galanterie est le prélude de
l'assujettissement de la femme; elle l'avertit que son mari
est désormais le maître absolu de son existence. Mais,
malgré cet état d'abnégation et de déplorable abrutisse-
ment dans lequel la femme est maintenue, il faut néan-
moins reconnaître que ces montagnards ne sont pas tou-
jours étrangers aux vrais sentiments de l'amour. Je pour-
rais citer quelques anecdotes à l'appui ; mais ces nou-
veaux détails nous entraîneraient hors du cadre tracé.

Après tous les préliminaires détaillés plus haut, aux-
quels la croyance superstitieuse de ces populations
attribue le pouvoir de conjurer tout maléfice et d'accorder
la prospérité au nouveau ménage, la mariée pénètre
enfin dans la maison, en posant le pied droit sur le seuil
de la porte. Son mari l'enlève alors dans ses bras et la
dépose dans l'intérieur, tandis que les parents et les invités
attendent au dehors. Aussitôt que l'acte du mariage est
consommé, le mari l'annonce par un coup de pistolet
qu'il tire dans la chambre où il se trouve : à ce signal,
les cris de joie, les chants et le bruit de la poudre re-
commencent avec plus d'entrain. On apporte la chemise
de la mariée, où sont empreintes les marques de sa vir-
ginité; la mariée parait elle-même et danse au milieu des
invités, en agitant cette chemise dans ses mains. Le tour
de la danse des hommes arrive à ce moment, et la fête se
continue par des chants et des repas auxquels prennent
part tous les invités.

Par le fait du mariage djedi, la femme était non seu-
lement la propriété de son mari, tant que vivait celui-ci,
 
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