Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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« De nos jours, ajoute Ibn-Khaldoun, l'appellation de
Ketamien est employée chez toutes les tribus pour désigner
un homme avili La raison en est que, pendant les quatre
siècles qui se sont écoulés depuis la chute de l'empire
ketamien, les dynasties suivantes se sont plu à leur re-
procher l'attachement qu'ils avaient montré aux doctrines
héréiiques et aux croyances infidèles. Il en résulta que la
plupart des peuplades ketamiennes renoncèrent à ce sur-
nom, à cause de l'idée de dégradation qu'il comportait,
et se donnèrent pour membres de quelque autre tribu.
Pour cette raison, beaucoup de personnes ont eu de la
répugnance à se reconnaître d'origine berbère. » Aujour-
d'hui, comme au temps de l'historien Ibn-Khaldoun, les
populations berbères ont conservé la manie de s'attribuer
une origine autre que la leur. Interrogez-les sur leurs
ancêtres, ils diront qu'ils venaient de l'orient, de l'occi-
dent ou du Sahara, de race arabe, de noblesse religieuse;
aucun ne veut être de son pays.

Ibn-Khaldoun nous apprend que, sous les Zirides sanha-
djiens qui gouvernaient I'ifrikia au nom des khalifes
fatemides, deux grandes insurrections eurent lieu dans
le pays des Ketama. La première éclata en l'an 370 de
l'hégire, et amena la prise et le pillage de la ville de Mila
et des villages environnants. La seconde fut suscitée en

Les Messalta, dans le Saliel-Guebli de Setif, au pied du Babor :

Les Zeldoui (Beni-Zoundaï);

Les Silin, dans le Ferdjioua;

Les Guascha, dans le Ferdjioua;

Les Lemaï, à l'ouest de Selif;

Les Beni-Merouan, dans le Ferdjioua ;

Les Talha, dans le Ferdjioua;

Les Beni-Telilan, au nord de Constantine, sur la route d'El-Milia.