Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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amena en même temps par lerre, 'Aroudj réussit à re-
pousser la tentative de débarquement, que le général
Diego de Vera fit alors à Alger (1516). A la nouvelle de
ce nouveau succès, Kheïr-Eddin se disposait à se rendre
auprès de son frère 'Aroudj; mais celui-ci lui répondit
qu'il ferait mieux de s'établir à Gigelli, où il pourrait lui
être d'une plus grande utilité. 11 y avait alors, dans les
montagnes, un cheikh kabile qui, abandonnant la cause
de la guerre sainte, s'était rendu le tributaire, le vassal
et l'espion des chrétiens qui occupaient Bougie. Il leur
payait chaque année un tribut de 10,000 ducats (82,608 fr.),
1,000 mesures de blé, 1,000 moutons, 700 bœufs et 14
chevaux tout harnachés. Ce chef n'était autre que Abd-el-
'Aziz, l'ancêtre des Oulad-Mokran, cheikh de la Kalaâ des
Beni-Abbas. Kheïr-Eddin se mit à sa poursuite, et le
rencontra sur la montagne des Beni-Khiar, à quelques
lieues au sud de Bougie. Sa présence, qui inspirait par
elle-même un certain effroi, et les forces auxiliaires kabiles
qui l'appuyaient, en imposèrent tellement à Abd-el-'Aziz,
qu'il fit immédiatement sa soumission et prit l'engagement
formel de rompre son alliance avec les chrétiens (1).

Nous ne suivrons pas davantage 'Aroudj dans ses nou-
velles expéditions vers l'ouest. Bornons-nous à rappeler
qu'après s'être emparé de la souveraineté à Alger, en
assassinant Salem-et-Toumi, cheïkh de celle ville, il pé-
nétra dans le royaume de Tlemsen, où il succomba, prés

(t) Abd-el-'Aziz, qui s'intitula, plus tard, sultan de la Kalaâ des Beni-
Abbas, était alors an début de sa puissance. Il préféra céder aux Turcs
plutôt que d'essayer de leur résister avec des moyens insuffisants. Noire
historique sur la famille féodale des Mokrani, qui descend de ce chef kabile,
donnera sur lui des renseignements plus détaillés.