Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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pétant qu'an roi de France ne pouvait rien faire, de plus
beau, que ce serait une noble occupation pour un temps de
tranquillité. On fit, 'lès lors, reconnaître les côtes d'Afri-
que par l'amiral Duquesne et le chevalier de Clairville,
surintendant des fortifications (4).

Après avoir hésité longtemps entre Bône, Stora, Bougie
et Gigelli, le gouvernement français se décida enfin, en
4663, pour ce dernier point. On avait consulté les officiers
de marine les plus distingués, entre autres Duquesne, et
tous avaient répondu qu'il était possible d'y établir, à
peu de frais, un port excellent, capable de contenir quinze
vaisseaux, douze galères et tous les sandales du pays (2).

Une expédition fut donc résolue en 4664, et le com-
mandement général donné au duc de Beaufort (3). Nommé
grand amiral de France à la mort de son père, César de
Vendôme, en 4663, les connaissances nautiques de Beau-
fort devaient être fort bornées. Son caractère irréfléchi, ses
indécisions, ses excentricités, faisaient de lui un chef
d'armée très médiocre ; en ne prévenant pas les rivalités
qui allaient éclater entre ses divers lieutenants, il devait
inévitablement compromettre le succès de cette expédition,
qui eut, en effet, comme nous le verrons, l'issue la plus
fâcheuse.

L'armée de terre était composée de six compagnies des
gardes et de vingt compagnies de chacun des régiments
de Picardie, Navarre, Normandie, et Royal, présentant
un effectif de 4,650 hommes.

(1) Pelisson, Histoire de Louis XIV.

(2) Manuscrit du dépôt de la marine.

(3) François de Vendôme, duc de Beaufort, surnommé le roi des Halles,
était fils de César de Vendôme et petit-fils de Henri IV.