Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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Martel, arrivèrent à Gigelli, apportant des troupes sous
les ordres de Caslellan, major au régiment de Provence.
Cet officier devait adresser au roi un rapport sur la si-
tuation du pays. Dès que ce renfort fut débarqué, le duc
proposa une attaque générale du camp des Turcs qui
venaient de recevoir de la grosse artillerie. Le conseil était
bon. Il n'y avait même pas d'autre parti à prendre dans
la circonstance: à tout prix, on devait empêcher les Turcs
d'établir leurs batteries; mais Gadagne ne voulut pas y
consentir. Il était le maître : les derniers ordres reçus
de France avaient enjoint au duc de Beaufort de se rem-
barquer et de lui remettre le commandement en chef de
l'expédition. Le comte donna, pour raison de son refus,
les instructions du gouvernement, qui prescrivaient de ne
point sortir des lignes avant d'avoir assuré la position de
Gigelli. Gadagne ignorait, il est vrai, l'arrivée de l'ar-
tillerie au camp des Turcs. Le duc de Beaufort seul en
avait connaissance par son interprète Durand ; mais il
n'en parla point au conseil. Il est présuma Me que le
comte de Gadagne se serait empressé de se ranger à son
avis, s'il avait connu la vérité.

Désespérant du succès de l'entreprise, le duc de Beau-
fort mit à la voile le 27, rejetant sur Gadagne toute la
responsabilité des événements ultérieurs. Mais au lieu
d'aller faire une diversion contre Alger, comme il en
avait l'ordre, il s'en alla pour croiser dans les eaux de
Tunis. Trois jours après son départ, il envoya M. de
Thurel sur le vaisseau le Mercure pour prévenir M. de
Gadagne qu'il avait arrêté, devant Bougie, un vaisseau
chargé d'armes, et que les Maures de Gigelli avaient reçu
beaucoup de grosse artillerie et un secours considérable

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