Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

sont déposées plusieurs longues épées qui datent incontes-
tablement du temps de Louis XIV.

Après celte digression, reprenons ia suite des événe-
ments. Le malheur, qui semblait s'être attaché à l'armée
française, la suivit jusques sur les côtes de Provence. La
peste, qui était alors depuis un mois à Toulon, empêchant
d'y débarquer les troupes, les vaisseaux reçurent l'ordre
de se porter aux îles d'Hyères. Un des plus grands, la
Lune, coula soudainement à fond en vue de ces îles. On
y perdit douze cents hommes du régiment de Picardie,
quantité de volontaires et plusieurs des meilleurs officiers
de l'armée. Un navire marchand de la flotte sauva seu-
lement une soixantaine d'hommes avec ses chaloupes.
Deux autres vaisseaux, le Soleil et le César, faillirent
échouer.

Telle fut l'issue de cette expédition si mal combinée.
Deux rapports au roi, celui que l'on vient de lire de M. de
Castellan, un des meilleurs officiers de l'armée, et l'autre
de M. de Gadagne, lieutenant-général, prouvent, jusqu'à
l'évidence, que la fâcheuse issue de l'entreprise fut due
à l'influence mauvaise de M. de Glairville. Dans un très
long rapport et très curieux mémoire, dont nous donnons
encore un extrait, M. de Gadagne répondait à trois accu-
sations que le duc de Beaufort ou ses créatures portaient
contre lui : i° d'avoir assuré qu'il conserverait Gigery
sans M. de Beaufort; 2° de n'avoir pas voulu aller aux
ennemis lorsque M. de Beaufort le proposa; 3° d'avoir
laissé le canon.

Après avoir clairement démontré que la prise de Uougie

eût assuré la possession de Gigelli, puisque c'est de la

première ville, qu'on avait négligé de prendre, que vint

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