Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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temps nous révélât que les Français, se posanl en cible
et saluant les K;ibiles, leur eussent dit : « Messieurs,
nous ne lirons jamais les premiers^ lirez vous mêmes, »
prélude des paroles mémorabh s qu'ils échangeaient^ un
siècle plus lard, avec une ai mée civilisée, son émule en
hiroisme.

Nous avons eu à citer plusieurs actes de courage delà
part des officiers placés à la têle de l'armée de débar-
quement. Le duc de Beauforl, au caractère bouillant, se
conduisit fort bravement en chargeant aux premiers rangs
dans le combat qui eut lieu le 5 octobre; mais comme il
était très Vantard de sa nature, il prétendit, après sa
rentrée en France, avoir fendu jusqu'aux hanches, et d'un
seul coup de sabre, un cavalier arabe qui avait osé se
mesurer avec lui. On fit alors à Paris cette chanson nar-
quoise, qui devint populaire M) :

Ce vaillant duc de Beaufort,
Que tout le monde adore,
A pourfendu, ce dit-on,
D'un seul coup d'estramaçon
Un More, un More, un More.

Or, admirez la vertu,
De ce diable de More ;
Quand Beaufort l'eut pourfendu,
11 courait comme un perdu,
Encore, encore, encore.

L'expédition de Gigelli, quoique terminée d'une ma-
nière fâcheuse, eut cependant pour résultat d'effrayer

il) Le duc de Beaufort fut tué en 1669, eu combattant les Turcs au
siège de Candie.