Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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toutes nationalités; Arabes, Turcs et Anglais, ligués entre
eux.

Une caravane, composée de gens aussi fanatiques que
le sont les Marocains et les pèlerins mufulmans en gé-
néral, arrivant dans un tel moment d'effervescence, devait
être d'un grand poids clans la lutte. Il est probable que
les nouveaux venus, trouvant l'occasion défaire la guerre
sainte contre les infidèles, ce qui, aux yeux des musul-
mans, est considéré comme un acte des plus méritoires,
ne se firent pas prier longtemps pour y prendre part.
Ils se signalèrent, en effet, dans tous les combats livrés
à nos soldats, et ne posèrent les armes que lorsque
l'Egypte en fut entièrement débarrassée. En récompense
de l'ardeur qu'ils avaient montrée, les Anglais rame-
nèrent une partie des pèlerins marocains sur leurs
vaisseaux. Le Bou-Dali reçut, en outre, d'un général
anglais, un fusil assez curieux, qui devait lui servir plus
tard à impressionner l'imagination naïve des Kabiles.
Cette arme, probablement du genre des révolvers, faisait,
dit-on, entendre trois détonations successives, sans que
son maître la rechargeât, pendant la carrière fournie par
un cheval lancé au galop.

Le 7 nivose an X de la république (17 décembre 1801),
Dubois Thainville, au nom du premier consul Bonaparte,
avait signé un traité d'amitié avec le dey d'Alger Mustapha-
Pacha. L'Angleterre, alors si acharnée contre nous, ne
vit pas sans déplaisir celte alliance, ce respect réciproque
que se promettaient les deux gouvernements. Au moment
où le traité de paix venait d'être conclu, le Bou-Dali-ben-
el-Harche allait quitter l'Egypte et rentrer dans ses foyers ;
pendant la guerre sainte, il avait fait preuve d'un brillant