Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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courage, d'un fanatisme ardent ; c'était bien l'homme
d'action, aventureux, l'agent entreprenant et hardi, qui
convenait le mieux au rôle que la politique anglaise voulait
créer en Algérie pour susciter des embarras à la régence
alliée de la France.

— Les pèlerins marocains furent donc embarqués' à
Alexandrie, sur des navires anglais qui les rapatrièrent.
Quant au Bou-Dali, bien préparé par des discours haineux
et par l'appât de grandes récompenses, il prit terre à
Tunis ou à Bônc avec quelques-uns de ses compagnons;
le point de débarquement n'est pas autrement précisé;
de là, il se rendit à Conslantine, gouvernée alors par le
bey Osman. A partir de ce moment, lesfaiis et gestes du
cherif nous sont parfaitement connus, nous pourrons sui-
vre ses traces pas à pas.

Après avoir séjourné quelque temps au chef-lieu de la
province, où, par prudence, il se garda bien de fomenter
aucun intrigue dans la crainte d'être arrêté par les janis-
saires, il traversa sans bruit le pays Kabile, s'arrêta un
instant aux Béni-Ahmed, et se présenta, enfin, comme
l'hôte de Dieu, di( Rëbb% qui demande un abri, à la cha-
pelle de Sidi Zeïtouni, située à proximité du mur d'en-
ceinte de l'ancienne ville de Gigelli. Ceux qui virent alors
le cherif, disent qu'il était âgé d'environ quarante-cinq
ans; sa taille était haute, sa figure colorée et sa barbe
rougeâtre; il portail la défroque en haillons de la secte
mendiante des Derkaoua. Ses discours attirèrent autour
de lui des visiteurs de jour en jour plus nombreux ; il les
charmait adroitement en leur racontant, sous les couleurs
les plus fantaisistes, les phases de la guerre sainte d'Egypte.
Dans ses conférences, il répétait souvent ces mots : € Les