Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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apparaître. » Une conduite aussi barbare exaspéra des
gens dont les intentions élaient jusqties-là pacifiques.
Les Oulad-Attia, présents à cette scène, manifestèrent
aussitôt leur indignation, en faisant sur les Turcs une
décharge de leurs armes. Dès lors, la poudre parla de
tous côlés et l'agha de la deïra, qui commandait la petite
colonne, se vil forcé de battre en retraite vers un terrain
plus commode. A Tar'maV, chez les Beni-Meslem, de
nombreux contingents accoururent de toutes les direc-
tions pour venger le meurtre de la femme Kabile ; ils
entourèrent les Turcs et les réduisirent à ne pouvoir plus
avancer ni reculer.

Quoiqu'il en soit, ce siège en rase campagne dura quatre
jours, pendant lesquels les Turcs et leurs auxiliaires fu-
rent décimés. Enfin, deux cavaliers arabes se travestis-
sant, parvinrent, pendant la nuit, à passer à travers ce
réseau d'assaillants, et vinrent informer le bey de la fâ-
cheuse situation dans laquelle se trouvait l'agha de la
deïra et son monde.

A celte nouvelle, Osman partit aussitôt d'El-Milia porter
secours à ses gens, mais en commettant la faute de n'em-
mener qu'une partie de ses forces et de laisser le reste
au camp, à l'a garde des bagages. Son corps d'armée était,
dès lors, divisé en trois fractions, et celle imprudence allait
lui coûter cher. Arrivé sur une éminence du pays des
Beni-Habibi, Osman dispersa à coups de canon les rassem-
blements qui eniouraient l'agha. Le petit nombre des
survivants put alors opérer son mouvement de retraite.et
faire jonction avec l'armée de secours. Mais, pour ré-
trograder sur le camp d'El-Milia, la colonne avait à tra-
verser des passages extrêmement dangereux. A Bou-