Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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chez les Beni-Fergan, où il s'était retiré depuis sa bles-
sure. Le corps décapité (Je l'infortuné Osman, après être
resté pendant cinq jours dans le gouffre, fut relevé et
enterré respectueusement par les gens d'El-Araba, frac-
tion des Oulad-Aouat. Pendant l'expédition de 1860, un
vieillard, qui avait assisté aux funérailles, me conduisit à
l'endroit où le cadavre avait été inhumé. Au bout d'une
montée assez rude qui serpenle au milieu d'un bois d'oli-
viers, l'on trouve le tout petit hameau de Démina, des
Oulad-Aouat. En 1852, lors de l'attaque par nos colonnes
des Oulad-Aouat insoumis, un gourbi en chaume, qui re-
couvrait la tombe d'Osman, fut incendié en même temps
que le village de Démina. Ce village fut rebâti depuis par
ses habitants; mais personne ne songeait plus au lombeau
du bey, qui testait toujours enfoui sous un monceau de
décombres. Par un louable et délicat sentiment de res-
pect, le général Desvaux le fit déblayer et relever en
1860. Une petite koubba en maçonnerie, blanchie à la
chaux, dessine aujourd'hui sa silhouette au milieu des
cactus qui couronnent Démina et la fontaine de Bou-
Mouche. Une colonne turbanée et une dalle en marbre
blanc recouvrent celle tombe, sur laquelle on lit :