Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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ses compagnons marocains et les esclaves chrétiens qui
lui restaient ; les autres étaient morts par suite de mau-
vais traitements, ou avaient été tués à l'attaque de Cons-
lanline et dans le combat où périt Osman-Bey. Il se ren-
dit dans la vallée de l'Oued-Sahel, où il vécut ignoré
pendant un certain temps. On n'entendait plus parler de
lui, lorsque au mois de février 1806, il se montra inopi-
nément dans les montagnes de Bougie, et assiégea cette
place, qu'il ne prit pas plus que Constantine. Dans le
courant de la même année, il parcourut les tribus du
Babor.

Le prestige qu'avait aux yeux des indigènes le héros de
la défaite du bey Osman, amena sous son drapeau de
nombreux partisans. Les Beni-Zoundaï, les Oulad-Salem,
les Oulad-Salah, les Beni-Aziz le suivirent dans une ex-
cursion contre le riche pays des Dehemcha, qui fut sac-
cagé à outrance après avoir eu ses cheikhs décapités
auprès de Sidi-Hamouda. Les troupes de Constantine, ac-
compagnées des contingents des tribus restées fidèles,
surprirent le cherif dans son campement de Bou-Redin
chez les Richia, lui tuèrent beaucoup de monde et le for-
cèrent à se réfugier avec ses partisans vers les contre-forts
du Babor. Entrant ensuite en relations avec Ben-Barkat,
marabout fanatique des Oulad-Derradj, de la même trem-
pe que Zebouchi, le cherif parvint à soulever les popu-
lations des environs de Setif. Les Oulad-Mokran, seigneurs
de la Medjana, et les autres grands feudataires de cette
région, reçurent l'ordre de prendre les armes et d'ap-
puyer le mouvement des troupes turques envoyées contre
les rebelles. Le cherif Ben-el-Harche, battu une première
fois près du Magris, fut attaqué de nouveau à Rabta, chez