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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine — Sér. 2,4=14.1870

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Féraud, Charles L.: Histoire des villes de la province de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.14824#0258

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— 238 —

Maréchal, de demander au Roi d'accorder à ce brave offi-
cier des lettres de naturalisation qu'il vient de mériter
au prix de son sang. Pour moi, cet événement est un
cruel chagrin ; j'avais dès longtemps, pour le comman-
dant Horain, une affection fondée sur la plus haute estime ;
et en voyant, depuis que nous étions ensemble l'attache-
ment qu'il inspirait à tous et le noble exemple qu'il don-
nait, je prenais une de ces belles et grandes leçons si
utiles aux chefs qui veulent gagner la confiance de leurs
soldats. »

Le commandant Horain, dont ces quelques mots font
un si juste éloge, fut évacué sur l'hôpital de Bougie, où
il expira quelques jours après. Selon sa dernière volonté,
son corps fut rapporté à Gigelli et enterré au fort Du-
quesne, le 1er juin. Toute la garnison rendit les derniers
honneurs à ce brave Polonais, qui, ne pouvant mettre
ses qualités chevaleresques au service de son pays et
forcé de s'éloigner de sa patrie opprimée, avait glorieu-
sement donné sa vie pour un drapeau qui n'était pas le
sien (1).

La correspondance intime du maréchal de Saint-Arnaud

(1) Le commandant Horain était originaire de la Lithuanie. Sa fortune
était considérable, ei il en consacra une grande partie à venir en aide à
ses compatriotes ruinés par les événements politiques de l'Europe. Au
moment de mourir à l'hôpital de Bougie, vomissant des flots de sang et
ne pouvant articuler une parole, il se fit apporter une cassette contenant
ses papiers, et là, en présence de plusieurs officiers, il faisait signe de
brûler à la bougie allumée au chevet de son lit, tous les billets ou les
reçus pour des sommes qui lui étaient dues par des camarades auxquels
il avait rendu service. Ce furent là ses derniers adieux.
 
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