Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

ment du duc de Beaufort. On se rappelle ce pnssnge d'un
manuscrit du temps, ci lé plus haut, où il est dit que
« les Maures ou Kabiles voyant que la tour des Français
résistait trop et que les Turcs y étaient maltraités, ils
résolurent d'aller piller leur camp. Les Turcs en eurent
avis, et cela fut cause qu'ils se retirèrent plus vite qu'ils
n'auraient fait, r> Cette f;içon de procéder à l'égard de
leurs alliés et de-leurs coreligionnaires, indique assez le
degré de confiance qu'il faut avoir dans les Kabiles en
temps de guerre.

Les rapports avec Ammar-ben-Djeman eurent pour
effet d'informer le commandant de Salles des différentes
attaques qui devaient avoir lieu, et de lui procurer la fa-
cilité d'acheter des bœufs pour la subsistance de la troupe
pendant le premier mois de l'occupation. On chercha
aussi à entrer en relations avec le marabout Moula-Chokfa ;
mais tout en protestant de son désir d'assurer la paix, cet
homme, malgré son influence religieuse, ne sut pas em-
pêcher ses tribus de prendre part à tous les combats.
Ce ne fut qu'en octobre 4869, que le commandant supé-
rieur put avoir avec le cheikh des Beni-Amran une entre-
vue, à la suite de laquelle des rapports commerciaux s'éta-
blirent avec celte tribu.

Après le 9 juin, les Kabiles, occupés aux travaux de la
moisson, ne se portèrent plus en masse contre les défen-
seurs de Gigelli. Quelques coups de fusils seulement fu-
rent tirés pendant la nuit. La tranquillité régnait; mais
les chaleurs du mois de juillet et les miasmes des marais
voisins, avaient causé quelques cas de maladie grave
parmi la garnison. Afin de ménager les troupes, il fallut
ralentir l'exécution des travaux entrepris dans la ville et