Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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tombés dans l'embuscade. Quoiqu'il en soit, le fort
St-Ferdinand canonna à mitraille les nombreux groupes
de Kabiles qui s'étaient formés ; la garnison accourul
aussitôt au pas de course et poursuivit l'ennemi à plus
de deux lieues au delà de nos lignes, en lui tuant une
trentaine d'hommes.

Au mois de mars 1849, il fut question d'entreprendre
une grande expédition dans la Kabilie orientale. Le mo-
ment était venu de mettre un terme aux hostilités des
frères Ben-Azeddin, famille féodale du Zouar'a, qui ne
cessaient de porter le trouble chez les tribus soumises des
environs de Mila. Il y avait à craindre que nos alliés, fati-
gués de ces luttes incessantes avec leurs voisins, ne finis-
sent par faire cause commune avec elles, et ne plus
reconnaître notre autorité. Le mouvement pouvait s'é-
tendre de proche en proche jusqu'au bassin de Mila, et
faire interrompre la sûreté des communications entre
Constantine et Philippeville. L'autre but à atteindre était
de forcer les montagnards à la soumission, et de les
obliger à lever le blocus dans lequel Gigelli se trouvait
depuis plus de dix ans. Mais cette expédition fut remise à
une autre année.

En avril 1851, la situation politique du pays situé
entre Gigelli et Gollo se dessina d'une manière tout-à-
fait hostile. Le commandant supérieur de Philippeville,
en tournée pour examiner les travaux de la route mule-
tière exécutée par les Kabiles eux-mêmes, fut attaqué
dans la ville de Gollo parles Beni-Isahak, les Oulad-Attia,
les Beni-Toufout et les tribus insoumises de l'ouest. Cet
officier supérieur, pourchassé à coups de fusil, se vit obli-
gé d'abandonner ses chevaux et de se réfugier avec sa