Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

~ 277 —

mran, les Beni-Khettab, les Beni-Afer, les Beni-Sïar,
les Beni-Four'al et les Beni-Ourzeddin, avec une escorte
composée seulement de quarante cavaliers, en partie in-
digènes. Après avoir élé parfaitement accueilli, et avoir
remarqué partout une soumission bien franche, il entra
chez les Beni-lder, venant des Qulad-Asker. Khalfa-ben-
Amirouch, nommé chef de sa fraction lors de la dernière
organisation administrative, alla à sa rencontre, et lui fit
de sa personne un assez bon accueil ; mais le caractère
de rébellion qui avait toujours signalé les Beni-lder et les
Taharia, en particulier, ne tarda pas à se manifester par
des propos et une attitude qui indiquaient moins que le
respect dû à l'autorité française. Cette transition brusque
n'échappa point aux observations du commandant supé-
rieur; mais l'état prolongé d'anarchie dans lequel avaient
vécu les Beni-lder, l'esprit d'indépendance qui avait tou-
jours régné parmi eux, et surtout la prépondérance des
Taharia, habitués à dicter des lois dans le pays, expli-
quaient jusqu'à un certain point la physionomie de ses
nouveaux hôtes. Il partit le lendemain pour les Beni-Ri-
zelli, fraction des Beni-lder, et, delà, il alla bivouaquer,
le 2 novembre, au Tabar des Oulad-Abd-Allah, dans le
commandement de Ben-Amirouch. Jusqu'alors, rien
n'indiquait l'accomplissement des événements qui de-
vaient sitôt se produire. Vers sept heures du soir, deux
envoyés du kaïd Si El-IIaoussin-Moula-Chofka rendaient
compte au colonel Robert que les Beni-lder, aidés des
contingents de quelques tribus, avaient formé le projet
de l'attaquer traîtreusement. Cette nouvelle ne fut d'a-
bord pas accueillie avec beaucoup de confiance ; mais
comme des cris de guerre poussés par des Kabiles furent