Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

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entendus au loin, El-Haoussin reçut l'ordre de se joindre
au commandant supérieur, pour l'éclairer sur la nature
du complot (]u'il venait de lui divulguer. El-îiaoussin,
interrogea ce s-ujet, ne put donner aucun renseignement
sur cette affaire, et il se borna à citer un nommé Ben-
Boudjeder, comme lui ayant le premier découvert la
trahison dont le colonel Robert était menacé. On fit
venir ce Ben-Bomljeder, qui déclara qu'ayant assisté à
une cérémonie de deuil, il avait, en passant devant un
groupe d'une vingtaine de Kabiles, entendu piononcer
les paroles suivantes : « Nous jurons d'attaquer par tra-
hison le commandant supérieur de Gigelli et sa suite. »

Ces menaces étaient assez en rapport avec la réception
très-peu hospitalière des Taharia, et le commandant, qui
avait accordé, sur leur demande, au kaïd Khalfa-ben-
Amirouch et à son fils, la permission de se retirer, se
trouvant sans guide, leva le camp dès la pointe du jour
pour se rendre à Chokfa, sous la conduite de Si El-
Haoussin . Il descendit par un chemin hérissé de diffi-
cultés et parvint, après beaucoup de peine, à opérer sa
retraite sans être inquiété autrement que par des insul-
tes qui furent lancées aux kaïds qui l'accompagnaient.
Ce moment critique une fois passé, à quelle conjecture
pouvait-on se livrer? Ou l'on avait échappé par un mou-
vement de retraite aux attaques projetées des Kabiles, qui
n'avaient point eu le temps de se réunir, ou bien on
était dupe d'un faux complot improvisé par El-Haoussin-
Moula-Chokfa, dans le but de perdre son rival Khalfa-
ben-Amirouch et de ressaisir son ancien commande-
ment. L'une et l'autre hypothèses étaient vraisemblables.
Le kaïd Si El-Haoussin, depuis 1851, avait fait preuve