Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

sévèrement quelques tribus révoltées, en les combattant
vigoureusement h Aïn-Soullan, Mentanou et Taguerboust.
Le général Maissiat, après avoir choisi l'emplacement sur
lequel a été construit le poste militait e de Takitounl, qui
surveille le versant nord du B.ibor, employa les troupes
de sa colonne à tracer des roules stratégiques au milieu
de ce massif de montagnes, et à ouvrir enfin la route
muletière de Gigelli à Selif. Ainsi, dans l'intervalle des
Opérations militaires que nécessitait l'obligation d'assurer
la pacification et la sécurité du territoire, l'armée consa-
crait tout son temps à exécuter des travaux d'utilité
publique et profitables à la colonisation.

Lors du tremblement de terre qui détruisit Gigelli, en
4856, quelques individus superstitieux et fanatiques
cherchèrent à jeter l'inquiétude dans les esprits, en
annonçant que l'heure de notre extermination était arri-
vée. Ces tremblements de terre qui renversaient les
maisons des chrétiens, disaient-ils, étaient une preuve
évidente de la colère de Dieu contre nous. Heureusement,
les Kabiles restèrent calmes ; mais on peut juger des
graves conséquences qui seraient résultées, si la malheu-
reuse population de Gigelli, alors réfugiée sous la tente,
dans les jardins, avait eu encore à repousser les attaques
d'ennemis fanatisés.

Au mois de juillet 1858, une nouvelle agitation assez
vive se manifesta dans les massifs de Gigelli, de Collo et
de la vallée de l'oued El-Kebir : les indigènes se croyaient
menacés dans la libre jouissance de leurs forêts, par
l'introduction des Européens dans les concessions. Ils
espéraient trouver, dans le désordre qui allait se pro-
duire, un moyen d'éloigner d'eux la colonisation. Les