Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique de la Province de Constantine (Sér. 2,4=14.1870)

Delacroix, chez les Beni-Meslem. Toutes les lois fie l'hu-
manité avaient élé violées ; une bande de scélérats s'était
ruée comme des loups furieux sur les quelques Français
qui habitaient cet établissement. Les Oulad-Aouat et les
Beni-Meslem, auteurs de cet attentat, furent sévèrement
punis, payèrent des indemnités et livrèrent les plus cou-
pables, qui eurent à répondre de leur crime devant le
conseil de guerre.

Les dernières opérations de la colonne expéditionnaire
de 1800 ayant eu pour théâtre le pays montagneux qui
borde la rive droite de l'oued El-Kebir, au-delà du cercle
de Gigelli, nous n'en parlerons ici que sommairement.
Égarés par l'esprit de vertige qui, depuis un an, sem-
blait obscurcir la raison des Kabiles, les Beni-Toufout
avaient attaqué un petit convoi français qui traversait
leur territoire; conduits par un de leurs cheikhs, ils
avaient tenté de s'emparer de la maison du kaïd. Les
tribus voisines étaient dans une grande agitation; on
pouvait craindre que tout le massif de Collo ne se laissât
gagner par la révolte. La colonne se transporta, sans
perdre de temps, chez les Beni-Toufout. En quelques
jours, elle avait frappéjes coupables.

Une petite fraction des Oulad-Aïdoun, les Arb-Taskift,
étaient aussi devenus l'épouvante du pays. De leurs ro-
chers, qui dominent l'oued El-Kebir, ils fondaient comme
des oiseaux de proie sur les voyageurs isolés et les dé-
pouillaient. Deux fois, les tribus voisines, qui avaient
souffert de leurs déprédations, s'étaient réunies en armes
pour les combattre et mettre fin à leurs brigandages.
Réfugiés dans des grottes inaccessibles, les Arb-Taskift
avaient toujours triomphé de ces attaques en tuant un